Lettre d’Antoine à son épouse Magdeleine, 28 février 1812
Expedié depuis : Grenoble
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Je suis ma bonne et unique amie, avec Mad. Dubois , M. de Besson et Mlle de Cray , sois parfaitement tranquille sur mon compte j'ai été atterré mais ma santé est bonne et en ne mangeant pas je n'ai rien à craindre.
J'ai écrit une lettre que je viens d'envoyer à la poste mais j'ai pensé qu'elle arriverait trop tard pour que James pût repartir par la voiture de demain et je remets celle-ci au conducteur qui se chargera de te rendre de bonne heure la petite boîte qui la contiendra.
Je désire pour n'être pas en peine, que James
vienne par la voiture et non pas autrement ;
si M.
James mettra dans mon mauvais portefeuille noir, tous les papiers relatifs à ma mère, même les états du mobilier qu'elle a emporté et ceux de ce qu'elle m'a vendu et qui sont quittances, mon contrat de mariage, le traité avec M. de Besson , enfin tout ce qui peut avoir rapport à mes arrangements mais tu garderas le traité fait avec ma mère, comme il est quadruple j'en trouverai un ici et j'ai des raisons de décider que tu le conserves en ton pouvoir.
Une culotte noire et verte un gillet de drap mon habit habillé, des souliers à boucle, je trouverai ici à acheter des boucles, mon chapeau à trois cornes. James prendra tout ce qui sera nécessaire pour lui. J'imagine qu'on fera une petite malle, mais tu vas être bien pressée.
J'embrasse mes enfants, porte-toi bien ma tendre et bonne amie, je n'avais pas besoin de voir détruire d'autres liens pour resserrer ceux qui m'attachent à toi comme à mon existence, bien plus encore…. Car mes sentiments pour toi survivront à cette fragile enveloppe.
Je n'ai pas besoin de te dire de m