Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 25 février 1812

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Grenoble

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Transcription

Pas d'adresse
Grenoble, le 25 février à dix h. du soir

La lettre que j'ai reçue ce matin ma bien bonne m'a fait grand plaisir parce qu'elle était longue… .

Maman continue à être mieux, l'enflure est moins considérable le teint et la langue plus dépouillés et les yeux bons, elle est seulement très affaiblie et continue à ne prendre que de la gelée de viande sans pain.

Hier (soit dit entre nous) elle m'a passablement grondé pour une misère, et par réflexion j'en ai pris mon parti et ai regardé cela comme une marque et une preuve de presque convalescence.

C'est moi qui suis maintenant le docteur et depuis trois jours maman en suivant mes conseils, ne s'est pas trouvée mal et éprouve plus de tranquillité. Comme tu le dis, je compte passer auprès d'elle le temps de mon congé et à moins de crises défavorables ce que je ne présume pas, j'irai la retrouver à cette époque en prenant des précautions pour n'être pas dans le cas de faire de voyage de longtemps ; ce sera ensuite le tour de James . [...]

Si cette petite Léo veut toujours courir malgré son rhume, il faut la mettre en pénitence, je suis bien content de savoir que l'indisposition d'Azélie n'a point eu de suite, et toujours très mécontent de ne point être des parties agréables qui ont lieu chez Mad. Alexandrine.

Je ne tiens pas prodigieusement à des chevaux et si cela te contrarie je m'en rapporte, cependant ayant bien l'intention d'en avoir je ne vois pas un très grand avantage à ne les avoir pas tous deux ensemble, je désire surtout ne point toucher au petit sac qui de la nouvelle acquisition quand on trouvera l'occasion d'en faire une convenable, peut-être pourrait on parvenir à acheter séparément mais il peut être ensuite bien difficile d'appareiller, comme on voudra cependant. Ce que tu me dis relativement à la famille Charton est affreux, c'est une excellente mère, combien elle est à plaindre, le mari doit être aussi au désespoir c'était un excellent ménage. 

Je prie madame de se borner à prendre à la fin de ce mois chez M. Tisseur la somme de huit cents francs sur sa reconnaissance. Besson ne tirera pas encore mais j'aurai besoin de quelque chose en arrivant. J'embrasse Madame bien fort et lui demande pardon si je garde la feuille entière pour M. son fils


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