Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 6 février 1810

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Transcription

A madame Morand de Jouffrey rue Saint-Dominique à Lyon.
Le mardi 6 février à 11h du soir.

J'espère bien, ma bonne amie , qu'à son tour Madame la Petite t'aura donné des nouvelles des députés de la ville de Lyon et je me flatte enfin que Vitet t'aura communiqué ma lettre de avec les Petites gaytés que je m'y suis permises. Ainsi tu ne seras pas en peine de moi, mais je commence à trouver le temps très long et j'espérais presque recevoir une lettre aujourd'hui ; il faut prendre patience et se résigner, la saison est bien mauvaise, les chemins doivent être difficiles et les courriers vont plus doucement j'espère cependant que demain ne passera pas sans recevoir une lettre de ma bonne amie.

Tu sais donc, ma chère amie , que dimanche nous avons vu une cour magnifique et telle que l'ancienne ne savait en donner une idée, un Roy, un vice Roy, des Reines etc… un corps diplomatique de plus de 60 personnes, 32 cardinaux, tous les ministres .

Tu sais que nous avons été présentés à l'empereur dans la salle qui précède celle du trône et où la seule ville etc… puis a été reçue toutes les autres députations des villes étant présentées dans une salle ou galerie qui est encore plus près de l'entrée et au moment seulement où sa M. passe en revenant de la messe.

Il a accueilli avec bonté la députation de Lyon que M. de Sathonay lui eut expliqué en deux mots que la ville de Lyon renouvelle le vœu qu'elle avait déjà formé de lui dresser une statue sur la place Bonaparte ; il répondit tout de suite « j'accepte avec plaisir… mais pour être exécuté dans dix ans, il faut que toutes les Ruines disparaissent auparavant. Je me verrai avec plaisir au milieu de ma bonne ville de Lyon. » Sur l'observation que lui fit M. Le maire que dans deux ans il n'y aurait plus de ruines sur cette place et que toutes les maisons seraient reconstruites. M. ajouta « mais il existe encore d'autres ruines… quai de la Saône ; je veux qu'il ne reste aucune trace de ces malheureuses guerres civiles. Au reste faites faire des plans, des dessins et confiez-les à mon ministre de l'intérieur. »

S. M. a répété plusieurs fois j'accepte volontiers, j'accepte avec plaisir et elle a accueilli avec bonté la députation Lyonnaise. Elle était accompagnée et renforcée des députés du collège électoral, des sénateurs Chapet et Lecoulteux de M. Herbonville des législateurs et .

Bonsoir nous allons nous coucher.


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