Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 3 février 1810

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Transcription

A madame Morand de Jouffrey rue Saint-Dominique à Lyon.
Paris, le samedi 3 février 1810 à dix heures du soir.

Je t'écris avant de me coucher, ma chère amie , ne pouvant espérer de te donner de mes nouvelles demain matin, nous devons être habillés de bonne heure pour nous rendre au Palais où on n'attend personne.

Nous passons les journées en voiture pour faire des visites à toutes les puissances, peu nous reçoivent c'est donc l'affaire des chevaux, mais je t'avoue que je crains si fort la voiture que le temps que l'on emploie à ces courses me paraît bien long.

Des promenades de ce genre et de grands dîners voilà je crois tout ce que je ferai à Paris ce voyage.

On dit qu'on doit nous recevoir dans la salle du trône comme les députations des collèges électoraux quoique ce ne soit pas de l'étiquette, mais par une grâce spéciale et comme une faveur accordée à la ville de Lyon. Il paraît qu'il y a demain la présentation de sept collèges électoraux nous n'arriverons qu'après eux, ensuite la messe, etc etc… je te raconterai tout cela quand cela sera fait et alors sûrement le grognon prendra la place pour donner directement de ses nouvelles à Madame la Petite  ; en attendant dis-lui qu'il se porte bien n'est point fatigué par la voiture et se passe de manger tant qu'il veut, nous nous accordons bien si ce n'est à table, et je crois qu'il faudrait que chacun dîne à la chez le restaurateur car il est impossible de nous entendre sur le choix des mets.

Il paraît au reste que nous n'en tâterons pas de longtemps, demain chez le grand maître de la maison de l'empereur ou chez trésorier car je ne crois pas que nous soyons tenus de dîner chez tous les deux. Lundi chez le cardinal, mercredi chez le ministre de l'intérieur, jeudi chez de la police générale, dimanche chez le maréchal Moncey ; voilà toutes les invitations reçues sans compter celles à recevoir. Ainsi il faut espérer qu'à ces tables là chacun trouvera à contenter son goût

A été reçu par le ministre de l'intérieur : se plaint de la longue attente pour une courte audience au cours de laquelle il a dit Auguste hors de cause ; est allé à l'école Polytechnique le matin mais ouvert que l'après-midi : ira donc lundi pour embrasser Auguste. Charge Magdeleine de messages. Écriture vraiment très difficile à déchiffrer.


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