Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, 14 avril 1808
Expedié depuis : Lyon
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Transcription
J'ai bien tardé, ma chère maman , à répondre à la lettre que j'ai reçue le 4 de ce mois mais en vérité les jours s'écoulent sans que je puisse suffire à la moindre partie de ce que j'ai à faire, je suis maintenant traité en écolier et cela me rend mon état assez désagréable, nous entrons au palais à huit heures et demie on est assujetti à la pointe avec une sévérité rebutante, surtout à mon âge et je vous avoue que sans la position de ma fortune et l'espoir d'être utile à mon fils je serais bien disposé à abandonner cette carrière que le gouvernement sème d'épines et de désagréments.
Je ne vous ai point envoyé la procuration que vous me demandez et dont Besson ne m'a pas parlé ne sachant pas comment la rédiger et quel peut en être l'objet à moins qu'elle ne soit nécessaire pour retirer et toucher à Paris un trimestre échu de la pension bien modique de ma pauvre tante, comme je n'ai ni ne peux rien avoir à prétendre sur l'héritage de celle qui n'avait rien à elle et qui tenait de vous seule tous ses moyens d'existence il me semble que c'est à vous à donner tous les pouvoirs nécessaires pour remplir des formalités qui étaient bien inutiles ou qui l'étaient bien au moins sans les prétentions de Besson , au reste je lui ai écrit qu'il avait sans doute cru devoir suivre cette marche relativement à ce qu'il devait à ses enfants, mais que pour moi je regardais que je n'avais rien à réclamer à cet égard et qu'en ce qui me concernait je croyais que vous seule aviez droit à ce qui resterait, frais prélevés, dans le cas où il y aurait quelque chose. S'il faut une procuration de moi pour Touchon à Paris, alors je la donnerai mais peut-être sera-t-il nécessaire qu'elle soit devant notaire et je désire alors que vous m'en envoyez le projet, quant à l'acte de notoriété pour constater les héritiers je crois qu'il peut se faire à Grenoble.
En ce qui me concerne avec Besson , il se fâche fort que je ne lui remette pas l'action et je sens bien que je ne peux m'y refuser mais il est question 1° de déterminer la somme annuelle que je retirerai sur l'action 2° de me passer une quittance par devant notaire et bien en règle qui préviendra ensuite toute difficulté.
D'après tout ce que nous avons écrit sur cette affaire, et dont vous avez le double, il me semble que s'il exige que je la lui remette ce ne peut être que pour la vendre et vendant maintenant pour des mineurs la vente ne pourrait pas se faire sous la cheminée ; s'il veut garder, je sais que cela est plus convenable à l'intérêt de ses enfants et plus sûr pour les miens, parce qu'alors je toucherai directement sur l'action la somme que j'aurais à recevoir. Je lui ai écrit à cet égard qu'il me semblait que d'après les closes de notre dernier traité, s'il ne vend pas, je dois continuer à recevoir 11 sur 15. et dans la même proportion à mesure d'augmentation je l'ai prié dans ma dernière lettre de voir Monsieur Langlois pour le consulter sur la forme de la quittance à me faire, mais il paraît qu'il doit être absent c'est cependant sur cet objet bien important qu'il est intéressant d'être bien dirigé. [...]