Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, 1 avril 1808
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[...] … combien toutes les pertes que nous avons éprouvées ne sont-elles pas faites pour nous inspirer de la terreur ! je suis écrasé mais bien loin d'être résigné et j'espère cependant que la providence n'ajoutera pas encore aux peines de ma bien malheureuse famille ; on ne s'accoutume point à la douleur, de nouvelles pertes ne feront que renouveler toutes les autres et la mort bien prématurée de mon Albine n'a fait, en me condamnant à une affliction profonde et durable, que me faire ressentir bien vivement la perte de mon malheureux père et celle de ma bonne sœur… mais ma chère maman , pourquoi vous parler de mes peines et ajouter à vos tourments en vous entretenant de chagrins que vous avez si vivement ressentis ou partagés. Cherchons mutuellement au contraire à entretenir notre courage et adoucir autant qu'il est en nous, les amertumes de cette vie. »
Ma femme me charge de mille choses bien tendres pour vous, Azélie vient de m'embrasser, mais je ne peux jamais me livrer à ce plaisir sans penser que son infortunée mère est privée de cette douceur qu'elle eut si vivement sentie. Mille choses à ma tante je vous embrasse comme je vous aime de tout mon cœur.