Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 14 novembre 1807
Expedié depuis : Machy
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J'envoie demain matin François à Lyon ma très chère amie
, tu sais pourquoi,
j'avoue qu'il serait cruel pour moi qu'il revint sans lettre, mais cela
n'est pas présumable, pourquoi donc me tourmenter de cette idée ; c'est, je le
crois, parce que les grands malheurs disposent l'âme à tout voir en noir et a en
Après tous mes projets d'arriver de bonne heure hier à Machy il était assez tard quand nous y arrivâmes. [...] Au reste nous eûmes clair de lune et pensions avec plaisir que si vous n'étiez pas encore arrivés, sa lumière éclairait aussi votre marche.
Léo a parfaitement dormi, pour moi j'ai plus de peine à m'endormir que quand je suis avec toi ; à la vérité mon sommeil se prolonge davantage, mais il m'est ensuite bien difficile de reposer, cependant ma bonne amie je voudrais bien pouvoir espérer que tu as autant dormi que moi. J'espère demain au soir savoir à quoi m'en tenir sur ta raison et sur ta santé. Cette dernière ma chère amie dépend absolument de la première. Crois qu'il m'en coûte bien d'être séparé de toi et qu'il faut bien le croire nécessaire pour que j'aie pu me décider à t'y engager. [...]
[...] j'espère ma bonne amie recevoir quelques lignes de ta main, mais garde-toi de vouloir me parler d'autre chose que de ta santé et de celle de tous mes bons parents ; mon courage diminue bien quand il cesse d'être soutenu par l'obligation où je suis de te donner un bon exemple et je redouterai pour tous les deux d'écrire sur ce qu'on ne peut ni concevoir ni croire possible et dont l'idée cruelle devient insupportable adieu adieu ma bonne et excellente amie ……. Ps : je compte recevoir de vos nouvelles directement à Machy jusqu'au lundi 23 de ce mois, que j'irai coucher à Lyon.