Lettre d'Olympe de Besson à sa tante Magdeleine, 19 juillet 1807

Expéditeur : Olympe de Besson
Expedié depuis : Grenoble

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Transcription

A madame Morand de Jouffrey, rue Saint-Dominique, n°66, à Lyon
Le 19 juillet 1807, Grenoble

Olimpe, dans cette lettre, parle de la mort d'Albine. C'est une très belle lettre dans laquelle elle invite sa tante à rejoindre Grenoble et la campagne de Cosseil pour se remettre. Elle y indique qu'Antoinette, la mère d'Antoine, ne lui écrit pas de peur de la fatiguer.

Chère et bonne tatan ,

Quoique j'aie chargé mon oncle de vous témoigner toute la part que je prends à vos peines et malgré ma crainte de la (sic) augmenter en vous en entretenant, je ne peux m'empêcher de venir moi-même vous témoigner tout l'intérêt que j'y prends, étant moi-même vivement affectée. Je n'ai pu me décider plus tôt à vous écrire, vous savez que je l'aimais tendrement. Mais bonne tante je ne veux renouveler la plaie de votre cœur. Tout ce que je peux vous dire c'est que je vous plains bien. Oui vous êtes bien à plaindre. Toute la consolation qu'on peut vous donner c'est celle que vous m'avez donnée vous-même, la volonté de Dieu, notre religion, la résignation à la sainte volonté de celui qui permet tout. Ah ! C'est la seule consolation qu'on puisse avoir dans le grand chagrin. Il n'y en a point d'autres. Je l'ai éprouvé moi-même et je l'éprouve encore. Je sens encore bien plus votre malheur bonne tatan y ayant passé moi-même d'une manière terrible. Après eux nous sommes tous dans l'affliction nous nous aimerons encore davantage. Il semble que a éprouvé la même peine, on s'attache encore plus les uns aux autres, hélas ! Tatan j'aurais voulu être à portée de pouvoir vous donner quelques consolations si cela était possible car comme je vous l'ai déjà dit il n'y [a] que celles dont je vous ai parlé, ainsi les miennes ne vous serviraient de rien, au contraire je sens que je ne ferais qu'augmenter vos peines si je me trouvais auprès de vous. Mais bonne tatan venez un peu nous trouver. Le changement d'air vous ferait du bien, nous serions à la campagne en famille. Venez tous, venez nous nous consolerons ensemble ; et puis cela vous sortira un peu de vos endroits tristes. Ma bonne maman et ma tatan me chargent de vous dire qu'elles ne vous écrivent pas en ce moment de crainte de vous fatiguer, pour moi bonne tatan ce n'est qu'avec peine que je vous écris. Mais après toutes vos bontés pour moi je n'ai pas voulu que vous crussiez que je sentais indifféremment vos peines. Mon papa , mon frère, mon oncle et M. , tous se rappellent à votre bon souvenir et prennent bien part à vos chagrins. Adieu bonne tatan , croyez à la belle amitié de votre nièce Olimpe Besson .

Je vous prie d'embrasser pour moi mon oncle , la bonne Léo et les bons cousins.


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