Adresse ?Dimanche 14 juin 1807Cherche à exécuter « toutes les intentions » de sa femme : écrire sur une
feuille entière ; lui coûte d'écrire à sa femme : « ce qui prouve que je ne
peux rester si longtemps séparé de toi et que désormais en effet il ne convient plus
de nous séparer ».
Antoine se sent en tort : a trois lettres de Magdeleine auxquelles n'a
pas encore répondu. Lui assure qu'il lui écrit autant que possible pour lui
« rendre » son plaisir. Tout cela ne prouve qu'une chose : « que nous
n'aimons ni l'un ni l'autre à vivre séparés ».
A dîné la veille chez Seugnot et se félicite de ne lui avoir encore rien dit ;
lui parlera lorsque sera d'accord avec d'Herbouville. A été interrompu par
la blanchisseuse et des invitations à dîner.
L'affaire du péage doit passer au conseil d'état le mardi suivant
sauf circonstances imprévues typiques de ce « maudit pays » ; la rédaction de la loi
ne lui convient en rien. Ne va plus changer d'avis en rien et pense
n'avoir aucun mal à faire tourner la « girouette de M. Avanchi.
Évoque les désaccords entre lui-même et sa femme en accord avec Avanchi :
inutile d'afficher le nouveau prix des billets à la porte du pont puisque
pourrait ne pas durer.
Va dîner chez M. Cretet pour l'engager à être au conseil d'état
mardi et fait de même avec d'autres qui pourraient influencer la décision et
qui ont des connaissances locales.
Mad de Soutanes sera bientôt à Lyon : Magdeleine doit la voir ; lui donne son
planning et évoque la convocation prochaine de son mari à Paris ; demande à
Magdeleine « quelles espèces d'honnêtetés elle lui fera (peut-être l'inviter
24h à Machy?). Il est important de lui montrer du respect et les liens entre eux et
les Laurencin, même si cela implique des frais.
Est ravi de la lettre d'Albine et de son écriture qui n'a pas
souffert de son interruption.
[...] Je suis bien aise de voir enfin Léo
mettre la plume à la main, elle a
été bien retardée dans ces circonstances, il faut espérer que son application et le
désir de répondre aux soins de sa maman et aux leçons de ses maîtres lui fassent faire
des progrès rapides comme on en doit faire à son âge. Embrasse bien pour moi ces deux
enfants et Honoré
[...]
A reçu une lettre amicale de M. qui voudrait le voir à Lyon ; or,
Antoine sent bien ne pas pouvoir partir avant le 25 (à cause de son affaire et des
remerciements qui s'en suivront).
Espère que ses vacances seront tranquilles et a encore pris mille livres (donc
quatre mille en tout) : « plus je vais, moins je me gêne ». Si tout fonctionne, les
actionnaires n'auront pas à se plaindre (il n'y aura qu'un mois
d'interruption du péage, s'il reprend au premier juillet). Reparle du
voile noir car il faut qu'elle « reçoive au moins une petite marque du souvenir
et des attentions du représentant de la compagnie du Pont ».
[...]