Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 10 juin 1807

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Transcription

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Paris, le mercredi 10 juin 1807

Ses lettres sont arrivées au conseil d'état ; est confiant sur leur aboutissement prochain (samedi). La « chienne de pétition » pourrait poser des problèmes et des retards.

[...] Hier, ma bonne amie , j'ai dîné chez M. de Montolivet et suis cependant bien content qu'il m'ait fait cette honnêteté. Mad est de la taille de Mad Sain, n'est point jolie comme elle mais à certains égards doit valoir beaucoup mieux pour qui peut ne pas se soucier à la regarder. Elle a quatre garçons qui font de beaux enfants et une petite fille de l'âge d'Azélie  ; elle a avec elle sa tante et sa mère, la s y loge, l'instituteur de ses enfants et le secrétaire de M. de Montolivet. Voilà ceux qui étaient à table, comme me l'avait dit M. de Montolivet, c'était un dîner de famille et il fut bien de mon goût ; ils sont logés dans le petit palais Bourbon avec de superbes jardins et on ne peut exister d'une manière plus agréable mais plus simple en même temps. Mad est dame d'honneur à l'impératrice (sic) ce qui ne l'empêche pas, dès qu'elle n'est pas de service, de vivre dans l'intérieur de son ménage et de s'occuper uniquement de son mari et de ses enfants.

Je vois ma chère amie , par ta dernière lettre combien il serait avantageux de ne pas laisser longtemps le péage au taux actuel et suis dans la plus grande incertitude à cet égard, c'est à toi jusqu'au dernier moment à décider tout ce qu'il y a de plus important dans cette affaire car c'est absolument ce que t'aura dit le préfet sur cet objet et sa manière de voir qui déterminera ma marche. [...]

Demande à Magdeleine de retourner voir le préfet pour mieux connaître son opinion ; vont demander le péage pour tout le temps du privilège afin de l'obtenir pour dix ans et non cinq ; se plaint des retards et des frais occasionnés.

[...] Je dois te dire ma chère amie , que toutes les belles dames à qui je parle de l'emplette dont j'étais chargé, me disent qu'on ne porte plus de dentelles noires ; c'est au point que Mad de Poleymieux qui se beaucoup, n'a pas osé se servir ici du sien ; Mad Thorin me disait qu'à Lyon même les sœurs ne s'en servaient que pour aller à confesse et qu'à Paris P n'en faisait aucun usage. On parle de voiles, de belles mousselines purdée ? et faisant chal à volonté ou de très petits voiles de dentelle d'Angleterre qui sont assez chers mais cependant auxquels on peut penser et qu'on ne porte qu'à l'extrémité d'un chapeau. Donne-moi tes ordres ma chère amie , et si tu persistes à en avoir un de dentelles en noir, il paraît que je ne serai pas embarrassé pour le choix et qu'il n'en manque pas en magasin.

Les nouvelles que tu me donnes d'Albine me font grand plaisir car il paraît que cette fois-ci ses forces reviennent au moment même où elle les perdait ordinairement et il est heureux que tout en suivant une marche régulière cela ne soit pas considérable. Embrasse bien fort cette petite maman, Azélie et son père [...] Grâce à la perruque dont j'apprécie tous les avantages, ma toilette est bien faite. Réponds-moi par courrier sur l'article du voile.


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