Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 19 avril 1807

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Transcription

Adresse ?
Paris, le dimanche 19 avril à une heure

Je reçois ta lettre ma chère amie postée le jeudi 16 et tous les détails qu'elle renferme me feraient grand plaisir si nous nous étions mieux entendus sur une des choses les plus importantes ; j'avais demandé et le préfet m'avait promis de remettre les papiers à M. de Poleimieux pour me les faire passer. Alors je connaissais les arrêtés du conseil et du préfet , j'en gardais copie, je faisais une pétition au ministre pour former ma demande au gouvernement qui ne l'est point encore et ne peut l'être avec avantage que quand je connaitrai la marche que je dois suivre ; enfin j'avais l'avantage de remettre le tout en ordre, à M. de Montalivet directement tandis que je peux être retenu 15 jours avant d'obtenir le renvoi de mes papiers de chez le ministre au conseiller d'Etat, cette circonstance est bien malheureuse et je ne sais comment y remédier. Fais-moi passer copies conformes de l'avis du conseil municipal et de l'arrêté du préfet car enfin il faut bien que je les connaisse pour en et comment a-t-il pu te venir dans la tête de changer ce que j'avais demandé à cet égard au préfet parce que j'en connaissais toute l'importance ; il est bien mal à moi ma chère amie de me plaindre quand j'ai tant de remerciements à te faire mais sans le vouloir tu m'as mis dans un grand embarras et dont je ne sais comment sortir parce qu'il en va résulter pour moi des retards bien préjudiciables dans la position où nous sommes. Mais il n'y a point de remède et je vois bien que M. le préfet avait eu la complaisance de se rappeler la demande que je lui avais faite pour qu'ils me parviennent directement.

Adieu ma chère amie , que ce petit contretemps ne te fasse pas de la peine cependant, je vais voir M. de La Roquette et espère par son secours pouvoir parvenir non pas à retirer mes pièces de chez le ministre , cela ne se pourrait plus, mais obtenir qu'elles soient incessamment renvoyées à M. de Montalivet , je n'ai encore pu auprès de ce dernier et c'est demain lundi à son audience que je le verrai pour la première fois, je t'écrirai mardi comment il m'aura reçu.

J'ai vu M. Vitet , il a parlé de ma fille avec beaucoup d'intérêt et je lui ai bien vanté celui que M. Martin y prenait ; il approuve infiniment le vésicatoire et désire qu'on puisse l'entretenir un peu longemps, bien qu'ils puissent porter sur les nerfs il les regarde comme devant faire cesser la cause qui les agaçait ; il est bien de l'avis du lait d'ânesse, tient beaucoup au séjour à la campagne dans le commencement de mai, conseille un régime très doux et ne craint pas que le mouvement de la voiture puisse nuire, il recommande seulement de se tenir au lit, deux jours avant certaines choses. [...]

Je vais vite poster ma lettre au grand bureau ; tu vois que ce qui me presse est de pouvoir connaître les avis du conseil et arrêté du préfet , comment pourrais-je en exciper ne les connaissant pas…

Si tu veux envoyer deux saucissons c'est-à-dire deux cervelas non cuits et deux saucissons de poisson dans une petite boîte et bien enveloppés de papier huilé tu pourras faire remettre le tout à M. Bremont et en déclarant ce que c'est parce que cela est sujet à des droits et alors tu me préviendrais du jour où cela devrait arriver à Paris pour que je puisse le retirer. J'ai vu les Derodard ils se portent bien et m'ont demandé de tes nouvelles de celles de James et de toute la famille avec le plus grand intérêt. Je cours à la poste.

Me dire bien précisément le jour où cela sera parti de Lyon.

Il y avait un mémoire que je comptais bien changer à certains égards et dans la forme seulement, enfin n'en parlons plus.


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