Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, 9 mars 1805
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Heureusement, ma chère maman , ce qui enrage ne dure pas et le Rhône n'a pas tardé d'enter dans son lit, mais il a été bien élevé et a fait bien du mal toujours dans la partie que mon père avait vendue à Fillion, il ne reste là qu'un vaste précipice, l'angle du mur de Padonary a été une seconde fois entraîné [...].
[...] L'autre objet dont je voulais vous parler, est du fils de
certaine dame qui ne nous a pas répondu, ce qui me fait toujours douter qu'elle pense
maintenant à nous quoique d'ailleurs une multitude de petites circonstances sembleraient
annoncer qu'elle a envie de se rapprocher de nous ; le jeune homme est d'une charmante
figure et d'une jolie taille sans être bien grand, il a dansé chez moi et est revenu
faire une visite, sa mère et son père sont venus nous voir souvent ; on dit de lui le
plus grand bien, il est très raisonnable, etc etc. mais malgré toutes les choses
convenables réciproquement qui peuvent se trouver dans cette affaire, il n'est pas
possible que ni vous ni nous, nous mettions en avant à cet égard et nous n'avons
personne ici qui soit assez notre ami et assez lié avec cette dame pour conduire cette
affaire sans qu'on pût se douter que nous la désirons. Au reste chère maman
je souhaiterais pouvoir vendre
Machy avant de m'occuper du mariage d'al
. car ce ne sera qu'alors que je verrai clair dans mes affaires, mais le
moment n'est pas favorable je l'ai manqué et les propriétés rurales ont bien perdu.
Ma femme
et moi avons grande envie du
jeune homme, les parents et leur genre de vie tranquille nous conviennent, c'est vous
maman qui en avez eu la première idée, mais paraître le désirer et faire des démarches à
cet égard ne serait pas le moyen de réussir, il faut attendre et voir venir, ce qui
m'étonne c'est que la mère ne me parle plus de nous écrire ; il y a aussi une dlle Bœuf
à marier, elle est parente, a 50m écus… et voilà des choses qui nous font craindre qu'on
n'ait aucune idée ; tan
Vous voyez ma chère
maman
que tout ce que j'avais à vous dire me porte
Albine est un peu malade, elle a pris chaud et froid, garde le lit depuis deux jours et a des douleurs à une épaule, mais tout cela sera bientôt dissipé je l'espère elle est d'une forte constitution.
J'espère que ma sœur est tout-à-fait rétablie, quelle ait bien soin d'elle pour nous tous et pour ses enfants. J'embrasse ma tante de tout mon cœur et embrasse ma chère maman de mon tendre et inaltérable attachement. Ayez bien soin de prendre toutes les précautions possibles pour que ce malheureux rhume vous quitte et ne revienne pas.