Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, 14 mai 1803

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Lyon

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Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_35_2_1803_05_14_1.jpg
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Transcription

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Lyon, samedi 24 floréal an 11

J'ai attendu pour vous écrire, ma chère maman , de pouvoir vous annoncer qu'Albine a eu aussi la rougeole et s'en est heureusement tirée. Elle a été assez malade pendant les trois premiers jours et j'avoue que dans ce moment j'ai regretté de l'avoir engagée contre son gré à rester à la maison et à ne pas s'éloigner de sa sœur, je retardais son éloignement pour prendre cette maladie comme une espèce de pressentiment que j'avais eu peut-être tort de ne pas écouter.

Elle est maintenant fort bien, on la purge aujourd'hui, elle a eu une si grande quantité de boutons que j'aime à croire que cette éruption pourra diminuer la rougeur qu'elle a habituellement au né (sic). Les yeux sont un peu fatigués et elle a bien besoin de précautions et de garder la chambre longtemps pour prévenir toutes suites fâcheuses. Nous avions bien l'intention de saisir la première occasion convenable pour l'envoyer passer quelque temps auprès de vous et elle le désire bien mais vous voyez que ce projet est nécessairement différé, d'un autre côté sa mère désirerait cependant être de cette partie agréable et après l'absence qu'elle vient de faire sa présence est nécessaire et à la ville et à la campagne où je vois avec peine que les circonstances nous empêchent d'être allés depuis le commencement de ce mois ; je ne suis point assez riche pour pouvoir garder Machy si nous ne l'habitons pas au moins sept mois de l'année, l'économie qui résulte de vivre à la campagne est selon moi ce qu'il a de plus clair dans le produit de mon domaine ; je n'ai rien trouvé encore pour le paiement que j'ai à faire et suis peiné de sentir que je vais encore ajouter à ma gêne en empruntant à un taux élevé, je suis cependant bien obligé de prendre ce parti car j'ai en vain cherché à vendre deux actions, le moment n'en est pas encore venu et ne viendra que lorsque l'argent aura bien diminué de valeur, il nous faut pour cela une paix bien consolidée avec l'Angleterre, et l'on craint fort qu'elle soit incessamment troublée, aujourd'hui cependant les nouvelles sont à la paix.


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