Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, 30 mars 1803
Expedié depuis : Lyon
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Je suis arrivé, ma chère maman , et en bonne santé, mon fils quand j'ai quitté Paris était auprès de sa mère , et reprenait des forces à vue d'œil ; le plaisir de nous revoir et la certitude de revenir à Lyon ont été les meilleurs remèdes à sa situation, il paraît que les vésications ont aussi produit un très bon effet ; j'espère qu'avant quinze jours il sera en état de supporter la voiture et que sa maman reprendra aussitôt la route de Lyon, il m'en a bien coûté de ne pouvoir l'attendre pour revenir tous ensemble, mais cela m'était absolument impossible et si la place que j'occupe a un côté utile il faut convenir qu'elle est chaque jour plus assujettissante.
J'ai revu avec grand plaisir mes deux filles, toutes deux se portent bien, mais il y a tant de rougeole dans ce moment à Lyon que je crains qu'elles la prennent. Au reste cette maladie est très bénigne cette année et si cela leur arrivait, je n'en aurais pas de l'inquiétude, elles seraient mieux soignées que ne l'a été le pauvre James , l'état où il s'est trouvé était bien réellement produit par l'imprudence qu'on a faite de lui laisser reprendre trop tôt le cours de ses études ; j'espère que sa santé et sa constitution ne souffriront pas de ce qu'il vient d'éprouver, mais son éducation s'en ressentira, je ne sais vraiment qu'en faire maintenant. Le Lycée n'est point encore formé et marchera pas de longtemps de manière à réunir tous les avantages d'une éducation publique et je ne trouverai nulle part ceux que lui réservait le collège où je l'avais placé.