Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, 27 octobre 1801
Expedié depuis : Paris
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Jamais je n'ai été aussi embarrassé à Paris que je le suis, l'objet qui m'a amené est si délicat, tous les gens que l'on connaît varient si fort sur les conseils qu'ils donnent que je ne sais en vérité à quoi me déterminer ; cependant je le suis à peu près mais à mesure que l'instant approche j'hésite encore et ai des regrets. Comme vous l'avez pensé, j'ai abandonné toute idée de prytanée quoique réellement l'éducation y soit bonne et que cela soit bien moins coûteux que tout le reste ; mais il y a bien des objections à faire et tout ce que vous m'avez dit à cet égard m'a paru infiniment fondé, d'ailleurs l'éducation y est absolument militaire et dirigée de ce côté ce qui ne peut me convenir.
Le collège des sciences et des arts est celui pour lequel je me décide. Au moins j'ai déjà assez pris d'engagements à cet égard pour croire que je ne varierai pas. La pension qui ne paraît pas chère au premier coup d'œil finira par l'être bien assez à cause de tout ce qui reste à la charge des parents et je compte que mon fils me coûtera annuellement de 14 à 15 cents livres, pourvu qu'il en profite ce ne sera pas de l'argent mal employé ; il est studieux et très doux mais je crains que se trouvant éloigné de ses parents il ne se décourage un peu, il manque jusqu'à présent de caractère et d'un peu d'énergie ; je vous assure que je ne le craindrais pas un peu moins raisonnable, peut-être à cet égard ne me laissera-t-il rien à désirer, un an de Paris me mettra peut-être dans le cas de regretter ce dont je me plains à présent. [...]
[...] Tout occupé de me décider sur le choix d'un collège et de faire faire connaissance à mon fils avec les choses les plus faites pour étonner un jeune homme dans cette capitale, je n'ai pas fait de visites ni ne me suis occupé d'affaires, mon fils entrera lundi prochain et je n'aurai que quelques jours de liberté pour voir quelques personnes et faire quelques connaissances dont je me suis chargé.
M. Berenger prend toujours beaucoup d'intérêt à nous tous et particulièrement à Besson mais je crois que certaine chose sera bientôt à obtenir et si l'on suivait l'ordre des numéros d'inscription, le nouvel arrivé aurait bien longtemps à attendre, lorsque je serai plus instruit des moyens qui peuvent accélérer j'écrirai à Besson ou chargerai M. Faure de lui écrire. Embrassez pour nous deux ma tante , ma sœur , mon frère , leurs aimables enfants et rappelez-moi au souvenir de M. d'Arvilliers .[...]
[...] Je suis arrivé fort échauffé par les nuits de la route et
souffre beaucoup de douleurs dans le fondement, ce ne sont point des hémorroïdes jamais
je n'ai été assez heureux pour en avoir, ce qui me débarrasserait la tête, c'est sans
doute un déchirement suite des efforts que j'ai faits dans la route pour aller à la
Je vous embrasse de tout mon cœur, James
vous écrira quelques jours après son entrée ; la religion est partout
traitée bien légèrement. C'est de même dans tous les établissements et il faut compter
un peu sur les principes qu'il a déjà. On ne trouve partout que des prêtres mariés ; il
y en a un de ce genre sur lequel je compte beaucoup ;