[...] Quant à l'autre [affaire], M. Bérenger m'a rendu le service de voir Le G. [Le Grand] chez le ministre, de là dans les bureaux, et je suis parvenu à faire fixer une conférence pour demain entre MM. Le Grand , Le Roy chefs de bureaux, MM. Bérenger et Duchesne tribuns, et moi, je saurai vraisemblablement en sortant de là quelle marche suivra cette affaire. Mais comme je te l'ai déjà dit il est à peu près sûr qu'elle sera portée au conseil dans ce cas y suivrai-je l'effet de nos réclamations ou m'en rapporterai-je, c'est là ce que je déciderai ensuite en bien pesant les avantages et les inconvénients ; s'il y a la moindre apparence que la chose puisse marcher seule certainement je ne resterai pas, car je n'ai pas besoin de te répéter que la vie que je mène ici séparé de toi et de tout ce que j'ai de cher me devient insupportable, j'ai surtout des jours de découragement où je suis à l'instant de tout abandonner, aujourd'hui est un de ces jours-là peut-être conférence de demain me rendra-t-elle un peu d'espérance. [..]

Le premier consul a été un peu malade ; Antoine revient sur la baignoire, 240 livres à Lyon.

[...]M. Oyon , beau-frère de M. Hennet part le 10. Pour Lyon et se rendre ensuite à Turin, je lui ai donné une lettre pour toi, peut-être lui remettrai-je aussi un petit paquet, il sera à ton adresse mais je te préviens qu'il est pour Mad. Gabet (Galet ?) à qui tu le feras passer. C'est un tablier de service. M. Galet était d'avis d'en acheter un tout de suite pour toi à cause de l'effet de mon retour mais je lui ai dit que ce cadeau ne serait point de ton goût.

Ce M. Oyon est marié à la sœur de la femme de M. Hennet , il a le ton timide très honnête et qui n'est pas ordinaire dans les bureaux ; il a le premier travaillé mon affaire – donné un avis favorable et pressé son travail, je ne veux donc être que très reconnaissant de sa conduite vis-à-vis de moi. D'un autre côté, j'aurai sûrement à faire pour la suite de cette affaire, (s'il est question lorsque le corps législatif sera assemblé de fixer les bases d'une loi pour la contribution des ponts) de M. Hennet son beau-frère et les honnêtetés que tu feras à celui-ci pourront me donner entrée chez l'autre  ; il aura avec lui une petite fille de M. Hennet bien jeune sans doute, il ne restera que peu de moments à Lyon et tu n'iras à Machy qu'après son passage ; je lui ai dit que j'espérais qu'il me ferait savoir à Lyon le moment de son retour avec M. Hennet parce que j'aurais grand plaisir à les recevoir à leur retour, il paraît qu'ils ont l'intention de revenir par Genève sans passer à Lyon ; tu renouvelleras toujours ma prière et ensuite il en arrivera ce qui pourra et s'ils ne passent pas à Lyon nous aurons toujours témoigné le désir de les y voir. Tu n'oublieras pas que M. Royer receveur général à Grenoble est l'ami de M. Hennet et de M. Oyon , qu'il est celui de mon beau-frère B..# (sic), voilà encore un dîner, fais-lui honnêteté ainsi qu'à ceux qui voyagent avec lui, ces choses-là se retrouvent ; M. Rigollet pourra encore être de cette partie et leur faire connaître les objets qu'ils voudront voir à Lyon car je ne vois pas trop sur qui il pourrait jeter les yeux pour accompagner M. Oyon s'il paraissait n'avoir personne qui peut lui rendre ce service.