Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 4 juillet 1801

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Transcription

Adresse ?
Paris, le 15 messidor an 9

Je ne suis pas content, ma chère amie , parce que je vois que cette affaire des contributions va devenir éternelle, M. Le Roy s'est un peu mis en mouvement mais n'a pas achevé son travail, il en a parlé avec M. Le Grand , et il faut que ces deux hommes réunis présentent l'affaire au ministre. Je m'étais flatté d'après les idées de M. Sergen que le ministre déciderait lui-même la question et c'était dans cet espoir et pour établir qu'il le pouvait que j'avais fait un précis qui est encore autre chose que le second mémoire que je t'ai envoyé. C'est de ce dernier écrit que M. Le Roy avait été content, mais tout cela ne produit pas de grands effets.

Maintenant et d'après les dernières conférences que j'ai eues avec M. Le Roy et M. Le Grand , je ne peux pas douter que le ministre ne porte la question au conseil puisque c'est l'avis de ses deux chefs de bureau, alors comme tu le prévois dans ta dernière lettre cette affaire va devenir bien longue encore, ma marche est d'ailleurs très difficile parce que je sais à n'en pas douter que si je trouve dans la section de l'intérieur des conseillers d'État disposés favorablement, j'en trouverai dans celle des finances qui me seront bien opposés. Au reste ma chère amie ma plus grande peine est d'abord de voir éloigner l'instant de te retrouver, c'est maintenant mon cœur et mon esprit qui sont malades et je ne sais encore si j'aurai le courage nécessaire pour sacrifier plus longtemps mes plus douces jouissances à mes affaires. [...]

Avant-hier M. Le Grand me renouvelle la promesse de conférer avec moi et MM. Bérenger et Duchesne de cette affaire avant de la soumettre au ministre ; ce sera d'après cette conférence que je pourrai juger de ce qu'il convient de faire ; pour accélérer ce moment je vais ce soir prier Bérenger de venir encore demain avec moi chez le ministre des finances. S'il a cette complaisance, nous irions en partant de chez le ministre chez M. Le Grand et peut-être parviendront-ils à faire fixer le jour de la conférence surtout si comme je n'en doute pas le ministre que je n'ai pas vu depuis près de deux mois donne des ordres pour qu'on (terminasse ?) le rapport de cette affaire. Je ne vois pas bien souvent Bérenger mais j'en suis toujours parfaitement content et si je ne lui fais pas de plus fréquentes visites c'est par discrétion et parce qu'il est un peu sauvage de son naturel. [...]

Quelques lignes indiquent que le prix de l'action est à 16 000 livres, qu'il ne souhaite pas que la compagnie achète celle qui est mise en vente ; trop d'autres priorités d'abord ; et la publicité nuirait à son affaire, laissant penser que les affaires du pont vont bien alors que, dit-il, il faut bien « persuader tout le monde que l'affaire est détestable ».


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