Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 25 juin 1801
Expedié depuis : Paris
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[...] J'espère que tu verras M. Cretet , il a été si obligeant pour moi que je ne veux pas négliger de cultiver sa connaissance et son amitié.
L'avis du préfet a été renvoyé très exactement, je ne l'ai pas lu mais je sais qu'il est très favorable, tu lui feras tous mes remerciements lorsque tu le verras, cette affaire sera terminée (autant qu'elle peut l'être à présent) dans quelques jours, si le préfet est encore à Lyon, je lui ferai adresser la décision ; si au contraire j'ai du doute sur sa marche je me chargerai de la porter et tu [ne] la remettrais ensuite au préfet qu'à son retour à Lyon tant je crois qu'il convient que cela ne s'ébruite pas d'avance. Peut-être n'auras-tu pas été dans le cas d'en parler à Perron et peut-être cela vaut-il bien autant, là-dessus je m'en rapporte à ce que tu auras jugé convenable. [...]
J'ai vu M. Le Roy pour l'autre affaire, il m'a dit qu'il n'oubliait point qu'il m'avait promis d'expédier mon affaire cette décade ; et qu'il avait lu avec beaucoup de plaisir mon dernier mémoire, je compte le revoir aujourd'hui et désire bien qu'il me tienne parole et que sa santé qui n'est pas trop bonne, ne lui serve d'excuse légitime s'il y manquait. Je crains bien ma bonne amie que tout cela ne se prolonge encore et je t'avoue que je perds absolument patience ; la maladie de M. Sergen a été bien malheureuse pour moi, elle m'ôte les moyens que j'avais eus d'accélérer le travail de M. Le Roy , peut-être qu'au reste il va s'exécuter enfin. Tu sens ma bien aimée qu'il arrive un moment où l'on ne peut plus prendre sur soi de vivre loin de tout ce qui rend la vie chère, ce moment est depuis longtemps arrivé pour moi et il faut bien de la raison pour se résoudre à ne pas tout abandonner. M. de Virieu est parti ce matin c'est je crois ce qui fait que je suis encore plus découragé qu'à mon ordinaire ; si M. Le Roy s'est occupé de mon affaire cela va me rendre un peu d'énergie. [...]