Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 13 juin 1801

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

Facsimilés

Si le zoom ne fonctionne pas sur votre navigateur : cliquer sur l'image
Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_035_3_097_1.jpg
Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_035_3_097_2.jpg
Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_035_3_097_3.jpg
Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_035_3_097_4.jpg

Transcription

Adresse ?
Paris le 24 prairial an 9 de la république. Samedi

[...]

Je suis très flatté que tu aimes encore mieux faire ma partie de trictrac que celle de personne autre, et là-dessus il est très généreux de ta part de m'accorder cette préférence, à d'autres jeux je ne me contenterai pas d'être seulement préféré et ai la prétention d'être exclusif, prétention non pas fondée sur mon droit et tes devoirs, mais bien je l'espère sur mon tendre attachement et sur le plaisir que tu trouves à me payer de retour. »

Long développement, encore, sur les raisons qui l'ont amené à demander la prolongation du péage pour le pont, que Mion doit encore une fois défendre devant le préfet… Allusion à ce M. de Vauban qu'il lui aurait recommandé, sous les auspices de Virieu, ce qu'elle et il regrette, quoiqu'il ait été « forcé » à lui recommander.

« Daudiffret a écrit enfin à sa femme, il est peut-être en route, sa mère a eu une attaque d'apoplexie et a failli périr, elle est moins mal à présent mais ne peut espérer de vivre longtemps ; Mad. Daudiffret la jeune a écrit chaque jour à son mari le bulletin de la santé de sa mère et le lui a fait passer et à Passin et à Lyon, je ne doute pas qu'il n'arrive ; cette femme intéressante n'a pas quitté sa belle-mère dans les moments les plus affreux et les moins faits pour elle, c'est un ange qui consacre à sa belle-mère, à ses enfants, à sa mère le souffle de vie qui l'anime encore, je t'avoue que je suis dans l'admiration de tout ce qu'elle fait et amoureux de son âme, il ne lui reste que ça ; quant à Daudiffret sa conduite est vraiment bien singulière et c'est avec peine que j'ai perdu la bonne opinion que j'avais jadis de lui.

Pendant que je parle des incroyables en âge de raison cependant, je dirai du mal du voisin, il paraît que tantôt tu le crois marié tantôt que tout est rompu je suis fort aise de ce dernier parti par attachement pour la veuve et ses enfants. Je ne vois point que tu sois dans le cas de lui faire beaucoup d'invitations surtout de générales, il paraît que tu t'ingénies aussi à lui donner des conseils, sur le tout j'espère qu'une liaison qui nous deviendrait fort en présence de la veuve, ne te conviendrait pas plus qu'à moi. Je lui souhaite beaucoup de succès auprès de la famille grosse mais n'ai pas plus d'envie de me mêler de ses affaires que de le voir s'occuper des miennes surtout de celles qui m'intéressent le plus vivement. Fi que c'est laid à un minou d'être jaloux…. [...]

Évalue ses frais à 4 200 livres depuis qu'il travaille sur l'affaire du pont. Frais qu'il paie sur la compagnie.

[...] Je joins ici la petite consultation de M. Vitet qui en me donnant la mienne a mis toutes les grâces dont il est susceptible à me faire celle pour ma fille ; je lui ai donné un double louis, il m'avait fait deux visites, il a paru content. [...]

Deux pages sur les recommandations du docteur Vitet pour Albine, qui souffre d'une humeur de Rache, et de boutons sur le nez pour lesquels il recommande la vésication et les bains (dans l'eau froide pour le nez et pour le corps dans une baignoire dont il recommande l'achat).


Licence

Creative Commons License