Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 14 avril 1801

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Transcription

N°18/ A Mme Morand Jouffrey rue Saint-Dominique n° 66.ggggg
Paris le 24 au soir, mardi

Je n'ai pas répondu, ma bien tendre amie , à la lettre que tu m'écrivis de Lyon avant ton départ, c'est bien mal à moi et je ne méritais pas le plaisir d'en recevoir une aujourd'hui datée de Machy, je te remercie de tous les détails où tu prends la peine d'entrer, mais le temps affreux qu'il a fait ici et qui continue me donne bien de l'inquiétude sur le mal qu'il doit avoir fait à la campagne et aux fruits, s'il a régné dans mes cantons ; il a gelé très fort pendant plusieurs nuits, il fait aujourd'hui un peu moins froid mais la pluie continue et comme nous ne faisons que commencer une bien mauvaise lune tout le monde est très inquiet de ce temps là. [...]

Si Marcel a été content, ma chère amie , je ne désapprouve point le parti que tu as pris, ce qu'il y avait d'important était de ne pas différer davantage de lui faire voir qu'on se rappelait de ce qu'il avait fait, j'approuve donc comme à l'ordinaire ce qu'a fait Madame Minette . [...]

C'est à toi que la nomination est parvenue, comme je l'avais imaginé. J'approuve bien que tu aies écris un mot au préfet , tu iras le voir à ton retour et si comme je l'imagine tu ne lui as pas encore fait visite lorsque la présente te parviendra, tu retarderas de quelques jours parce que je te chargerai d'une autre commission auprès de lui relativement aux impositions de l'année ; cette démarche de ta part est d'ailleurs moins pressée puisque je lui ai écrit de Paris, comme je crois te l'avoir dit, pour le remercier de lui annoncer mon acceptation.

Je ne sais pas où le moine avait pris que l'on était de la liste nationale parce qu'on était membre d'un conseil de département, on avait même agité la question comme je te l'avais dit, de savoir si les membres des conseils étaient fonctionnaires publics et par conséquent sur la liste départementale ; mais elle a été décidée affirmativement. Il n'y a pas longtemps qu'on en a décidé une autre qui mettra le moine dans le cas de se défaire de l'embarras de sa mairie, c'est qu'on ne peut être maire et membre d'un conseil général, et je sais qu'il n'hésitera pas dans le choix. Fais lui bien mes compliments, je lui écrirai quand j'aurai vu M. Najac qui est depuis longtemps tout-à-fait invisible.

[...]


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