Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 18 mars 1801

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Transcription

N°10/ non adressée, un feuillet simple
Du 27 au soir

Je ne veux pas, ma chère amie , cacheter ce gros paquet sans y mettre un mot pour toi ; tu verras avec M. Tisseur ce que tu feras pour en donner connaissance aux intéressés, je crois que pour n'y pas mettre trop d'importance et ne pas avoir l'air de tenir une assemblée chez toi, ce qui sera le plus convenable est de faire dire particulièrement aux deux et à MM. Avandi Gennet et Desmarest, que tu as à leur communiquer quelques papiers que tu as reçus de moi, alors ils viendront séparément et tu leur feras lire ma note d'abord, qui est bien mal écrite mais que je ne recopierai pas sûrement parce que je veux m'aller coucher et me lever demain de bonne heure, ensuite les pétition et mémoire, tu vois que ce que je désire est que ces papiers ne courent pas et que notre affaire soit secrète, cela n'empêchera pas que M. Tisseur s'il en veut prendre la peine, en porte le tout à M. Alhumbert, en lui faisant tous mes compliments, enfin communique-le ou fais-le communiquer à tous ceux qui y sont intéressés, en ayant soin cependant que cela ne se répande pas ; je sais néanmoins que je serai obligé d'en écrire un mot au préfet , parce que si par hasard le ministre des finances lui en écrivait il serait plus disposé à me servir si je l'avais prévenu, mais je le ferai de manière à ce qu'il ne soit pas trop dans le cas d'en parler ; ce sont les répartiteurs et les moines que je redoute à cause de leurs craintes, mais ces MM. ne veulent pas entendre que l'on ne ferait que rejeter sur eux ce dont ils se sont déchargés à nos dépens.

Ce soir je comptais aller chez la belle mad. Récamier passer quelques heures, mais je n'étais pas en état présentable, j'ai depuis deux jours une incommodité fort ennuyeuse, je ne sais si c'est l'effet un peu tardif des eaux de Paris, au reste cela n'est pas dangereux et ne peut au contraire me faire que du bien si cela ne dure pas trop longtemps. Adieu ma bonne amie , tout cela ne va pas trop vite et cependant je ne m'occupe que de cette seule affaire, je n'ai rien fait sur tout le reste, que de ne pas laisser échapper l'occasion de faire des connaissances qui puissent être utiles dans d'autres circonstances. J'embrasse les grands et la petite. Dis mille choses pour moi à Mme Sain , sans elle c'est-à-dire si je n'avais le bonheur de la connaître, je trouverais bien jolie une dame que je vois assez souvent, Mad de et M. Corval . [...]


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