Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, Date cachée par une tache : entre le 14 et 31 mars 1801

Expéditeur : Magdeleine Morand
Expedié depuis :

Facsimilés

Si le zoom ne fonctionne pas sur votre navigateur : cliquer sur l'image
Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_035_3_062_1.jpg
Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_035_3_062_2.jpg
Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_035_3_062_3.jpg
Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_035_3_062_4.jpg

Transcription

N°9/ A Madame Morand, rue Saint-Dominique, à Lyon
Paris le (tâche d'encre cache le jour), ventôse an 9 [entre le 23 et le 30]

Depuis que je ne t'ai écrit, ma bonne amie j'ai reçu deux lettres de toi et il est juste que j'y réponde autant que je le pourrai. [...]

Apprend la mort d'un ami, M. Dusemble.

[...] Il nous a rendu service autant qu'il le pouvait d'après le cercle de ses idées, je ne pense donc point à ce qu'il aurait pu faire s'il eût été autrement organisé et me souviens seulement de toutes les preuves d'intérêt qu'il nous a données, et je ne peux que lui savoir le plus grand gré du petit sacrifice qu'il a fait en ta faveur c'est vraiment un bon ami à sa manière que nous perdons et le nombre de ceux sur lesquels on peut compter est si petit, je le trouve même si nul quand on n'a pas une bonne femme et de bons enfants, qu'il est bien triste de voir partir pour l'autre monde ceux qui nous sont attachés dans celui-ci ; sa mort m'a un peu surpris parce que comme tu ne m'en avais pas parlé depuis longtemps je croyais qu'il se rétablissait un peu. Voilà je crois sa gouvernante et son jeune homme bien débarrassés ; tu as rendu fort à propos un grand service à nos deux anciennes.

Je ne te parle pas de la cuisinière, je n'y étais pas fort attaché ; tâche d'en trouver une qui nous connaisse et qui ne craigne pas le séjour de la campagne, je sens que tout cela est difficile à trouver d'autant plus que je la voudrais probablement bonne et qu'il faut cependant qu'elle fasse la cuisine à nos hommes ; [...]

Reçois ma chère amie mes compliments et mes remerciements sur la manière dont tu as loué l'appartement ; j'en suis parfaitement content mais il eut été cruel d'être obligé de diminuer encore cette somme après avoir perdu un an un peu par ma faute. T'es-tu arrangée de manière à pouvoir garder la plus petite des deux caves, tu sais que nous en avons besoin d'une pour le 4ème ? Quant à l'appartement de Mme Dupin, si elle quitte décidément il faut bien chercher à louer, je crois que l'on pourra difficilement se dispenser de faire fermer mieux les croisées sur la rue et de faire un tambour avec le devant d'une alcôve dans la chambre sur la cour, comme c'est à tous les autres étages.

Si tu crois que Mme Dupin n'ait pas loué ailleurs, tu pourrais aller avec un charpentier dans l'appartement pour faire prendre les mesures de ce tambour et connaître ce que cela te coûterait ; il serait très possible qu'elle se décidât à rester et à passer bail si l'on faisait les réparations ; si cela n'a pas lieu tu retarderas cette réparation jusqu'à ce que tu aies loué. Le charpentier que j'emploie à Saint-Clair est le successeur de Cathelin, le portier sait où il loge.

Je suis bien aise de ce que tu me dis des Brotteaux, je ne pense plus au double péage et n'y penserai qu'autant que je ne pourrai réussir dans l'autre démarche ; tu sais quelles ont toujours été mes idées sur cet objet, mais comme elles n'ont pas été générales, je les ai abandonnées depuis longtemps et ne peux maintenant changer de route, dieu veuille qu'elle nous conduise à bon port. [...]

…. En lisant la loi sur les élections je ne vois aucune nuance entre les conseils municipaux et les conseils d'arrondissement, et comme il n'y a que trois classes, ceux qui en sont membres ne sont que dans la première et non dans la liste départementale, il faut donc ou rester au conseil municipal, ou être nommé au conseil général. [...]

Éléments sur les plantations. Antoine promet de lui envoyer des papiers et des notes pour communiquer à « nos co-associés ».

[...]  Cette affaire va être maintenant renvoyée au ministre des finances, pour avoir son avis, c'est là l'embarrassant de la chose et il faut trouver maintenant des gens qui me présentent à lui et (papier collé ; puis déchiré) connaissances dans ses bureaux ; j'espère bien que ce sera la dernière affaire que j'aurai à suivre à Paris car je t'assure que je suis maintenant très peu propre aux démarches et aux sollicitations.

Tu paieras un port considérable pour ces papiers, mais j'aime mieux que cela t'arrive et que tu le communiques seulement à ceux de mes associés que tu croiras y prendre intérêt, assez pour se rendre chez toi, que de courir les risques d'envoyer tout cela inutilement ou de manière à ce qu'ensuite cela soit vu et se répande.


Licence

Creative Commons License