Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, 17 mars 1801

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_35_2_1801_03_17_1.jpg
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Transcription

Paris, le 26 ventôse mercredi, rue de la loi, hôtel Ménars, vis-à-vis la rue Ménard

Le seul mercredi 26 ventôse de tout le calendrier républicain est celui de l'année 1796, ce qui est impossible. Comme on est en 1801, alors le 26 ventôse est un mardi (17 mars) et Antoine se serait trompé de jour.

[...] ma chienne de paresse va si fort croissant qu'elle devient vraiment insoutenable, je fais tous les jours de beaux projets de divorcer avec elle sans pouvoir me déterminer à la renvoyer tout-à-fait ; il faut convenir que cette dangereuse sirène a bien ses charmes et ses douceurs ; j'écrirai incessamment à Besson , s'il avait quelque chose à me mander avant que je lui réponde, donnez-lui je vous prie mon adresse actuelle, je comptais débarquer en Portugal où il m'adresse toujours ses lettres mais je n'y ai pas trouvé place et je vous donne le nom de mon hôtel et de la rue où je loge, à la tête de ma lettre.

Je suis parti de Lyon un mois trop tôt, ce qui me désole, car dépenser de l'argent, se bien ennuyer séparé des siens et ne rien faire d'utile c'est une triste existence ; j'avais toujours éloigné tant que je l'avais pu et très heureusement, mais j'étais persuadé que peu après le retour de Bonaparte à Paris les élections seraient connues et le corps législatif remis en activité ; il paraît bien que d'autres l'avaient pensé comme moi et on croit que quelques changements qu'on n'avait pas pu prévoir ont retardé les élections et par conséquent la reprise des séances du corps législatif ; ce ne sera que pour le 15 germinal, il faut au moins pour que mon séjour prématuré ne soit pas absolument perdu [...].

J'ai de bonnes nouvelles de toute ma famille de Lyon, mais je vois avec peine qu'il continue d'y avoir bien des malades dans cette ville, ma femme dans sa lettre reçue aujourd'hui me parle de différents morts et me dit qu'il y en a surtout un assez grand nombre parmi les jeunes gens des deux sexes. [...]

Le Rhône a débordé et déraciné des arbres aux Brotteaux.


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