Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 14 février 1801
Expedié depuis : Lucy
Facsimilés
Si le zoom ne fonctionne pas sur votre navigateur : cliquer sur l'imageTranscription
Je ne veux pas ma chère amie , renvoyer jusqu'à Paris, le plaisir de causer avec toi, jusqu'à présent je n'avais pas pu en trouver le moment car il faut convenir que la manière de voyager la plus sûre et la moins incommode, dit-on, est infiniment pénible et fatigante ; j'ai dormi depuis que je t'ai quittée, cinq heures à Macon, et trois heures à Châlons, hier j'ai passé la nuit et je ne vois pas que nous puissions espérer de nous coucher avant l'arrivée à Paris ; les chemins sont affreux et il est tombé ici une si grande quantité de neige qui ne fait que … les trous et les ornières, que nous sommes obligés d'aller presque toujours au pas pour ne pas verser. Au reste j'ai le plaisir d'être avec M. Rigollet et de fort bons compagnons de voyage ; point de femme et nous convenons qu'en voyage cette privation peut au moins se supporter.
En arrivant à Paris je te donnerai de mes nouvelles ; et ensuite je me coucherai. Avant de fixer mes idées qui sont depuis que je t'ai quittée voguantes et roulantes de manière à me faire mal à la tête, je sais qu'il sera nécessaire de me reposer et de me tranquilliser vingt-quatre heures.
Tu auras eu bien mauvais temps pour ton voyage à Machy s'il fait le même temps qu'ici ; recommande bien ensuite qu'on s'occupe de mon pré s'il gèle après pour qu'il puisse passer sans y creuser des ornières.
Adieu ma bonne amie
nous
sortons de table j'ai voulu te donner de mes nouvelles sans trop savoir ce que je dis ;
je mange cependant peu je suis encore
M. Rigollet
te dit mille
choses et te prie d'envoyer donner de ses nouvelles à madame. Rue