Lettre d'Antoinette à son fils Antoine, 24 octobre 1800

Expéditeur : Antoinette Morand
Expedié depuis : Grenoble

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Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_31_1_1800_10_24_0.jpg

Transcription

Au citoyen Morand Jouffrey rue Saint-Dominique n°66, à Lyon.
Grenoble, 24 8bre 1800 [ 24 octobre an 9/ 2 brumaire an IX]

Vous serez étonné, mon cher fils , d'apprendre que j'aurai dimanche le plaisir de vous embrasser. Je le suis moi-même de ma détermination. Les violentes fluxions que j'ai éprouvées cet été, celles que je redoute, et la disette de bons dentistes dans ce pays-ci, m'ont fait prendre aujourd'hui ma résolution de ne me mettre qu'en main sûre. Comme je vous sais établi à Machy j'irai loger chez notre amie Mme Demontherot . Je viens d'arrêter ma place je n'en ai trouvé une dans les bonnes voitures que pour dimanche. La mauvaise saison pressera mon retour, je ne compte séjourner que 4 à 5 jours. Je ne doute point que votre femme ne vienne me voir et qu'elle ne m'amène tous mes chers petits-enfants. Le plaisir de vous embrasser tous dilate mon cœur et me pénètre de joie. C'est vraiment celui-là qui a décidé mon départ. Ha mon fils , j'espère qu'il sera partagé et point troublé. Je compte aussi voir M. Parat depuis mon lait d'ânesse je me porte assez bien. Je viens d'écrire à ma fille à Fontaine qui sera aussi surprise de mon départ que vous de mon arrivée. Je vais seule parce que cela est moins coûteux. Vous savez que la poste réussit assez à ma santé, je dirai à Grenoble comme à Lyon qu'une affaire a décidé mon voyage. Ne voulant entrer dans aucun détail sur mes maux. Adieu mon cher fils . Il est inutile de vous parler de mes sentiments lorsque je puis vous les exprimer.


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