Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, 31 janvier 1800

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Lyon

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Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_35_2_1800_01_31_1.jpg
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Transcription

Sans adresse
Lyon 31 janvier 1800. Sans adresse. [11 pluviôse an VIII]

Chère maman , je n'aime point à vous souhaiter la bonne année de si loin, il semble que c'est particulièrement à cette époque que je ressens plus vivement toute la peine que votre éloignement m'a causé, il faut cependant me décider à vivre dans cette privation continuelle et si cela contribue à votre bonheur, si je pouvais au moins le croire, l'idée de votre satisfaction pourrait diminuer ma peine.

Je vous envoie une lettre d'Albine qui écrit aussi à sa tatan, depuis très longtemps je n'ai pas vu James je l'enverrai chercher ce soir j'imagine bien qu'il n'a pas oublié d'écrire de son côté à sa bonne maman mais ses lettres n'ont peut-être pas été mises à la poste ; je ne me mêle point de dicter les lettres de mes enfants, bien persuadé que l'expression naturelle de leurs sentiments vous plaît davantage qu'une plus grande correction dans le style.

Évoque un monsieur Mayeuvre ; la peine que sa mère a prise et n'a pas été perdue puisque cet homme a soutenu leur cause dans le dossier de l'exemption des contributions pour le pont.

Je vous remercie chère maman de l'offre que vous me faites pour Albine mais je n'en ai point parlé ; je vous prie avant que de prendre aucun parti à cet égard, de bien connaître l'objet de ma demande mes motifs pour la faire, les raisons que vous avez pour l'accepter outre celles de justice qui sont sans doute les meilleures auprès de vous.

Va partir à Paris, le redoute.

James arrive en bonne santé, je vous demande pardon du gros paquet que cela va faire, mais il faut faire partir ces lettres ; il m'a permis de les lire, je vous les envoie comme elles sont mais en lui disant que je désire qu'une autre fois qu'ils écrive d'après lui et non d'après des lettre banales que les maîtres donnent pour modèles dans les pensions. Il se porte bien et est je crois trop doux. On ne peut cependant se plaindre de ce défaut là.


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