Lettre d'Antoinette à son fils Antoine, 7 septembre 1799
Expedié depuis : Grenoble
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Je me hâte mon cher fils de répondre à votre lettre du 18 de ce mois, je consens bien volontiers à la proposition que vous me faites dès le moment qu'elle peut alléger votre charge. Il ne reste qu'à voir la meilleure marche à cet égard, il ne me paraît pas nécessaire (et c'est l'avis des personnes éclairées avec qui j'en ai causé) que je débute par faire icy ma déclaration en y comprenant le terrain des Brotteaux, et les cinq actions, et que je vous en envoie un extrait pour servir de barre à la vôtre. Vous n'en avez nul besoin. Il vous suffit d'énoncer dans votre déclaration que vous n'avez que la nue propriété de ces biens, et que la jouissance en est sur ma tête conformément à votre contrat de mariage et à l'acte du 12 7bre 1791 ce que je vous promets c'est de ne point contredire votre déclaration par celle que je pourrais être dans le cas de faire, et à cet effet dès le moment que vous aurez fait la vôtre, vous ne manquerez pas d'être très ponctuel à m'en envoyer une copie exactement conforme en l'accompagnant du projet et des observations que vous m'annoncez concernant la mienne ; vous connaissez mon cher fils ma position. Je suis à la veille d'un déménagement et n'ai pas le sou. J'aurais bien moins de ressources pour faire face à une contribution forcée et payable dans des délais très courts que vous me proposez de prendre à votre décharge, en conséquence vous voudrez bien avec les copies, un extrait de la contribution foncière des Brotteaux, les projets et instructions que vous me ferez passer, m'envoyer une lettre de change de six cents livres pour valeur reçue payables dans la quinzaine. Si cette somme par l'événement n'était pas suffisante vous y suppléeriez dans la suite, et s'il y a de l'excédent, je vous en ferai compte sur ce que vous devez.
Je n'ai point parlé à M. H… et ne lui parlerai qu'autant que cela
paraîtra nécessaire à vos intérêts quoi qu'il ne se soit pas mal tiré d'affaires sur
l'imposition qui nous est con
Ma fille est rétablie. Elle est encore maigre et un peu faible, elle ne tardera pas je crois à partir pour Fontaine, elle vous fait ainsi que ma sœur les plus tendres compliments en embrassant tous les vôtres faites leur pour moi mille caresses. Dites à votre femme que j'ai reçu sa lettre avec grand plaisir puisqu'elle m'assure de son parfait rétablissement je suis fâchée de n'avoir pas le temps de lui répondre par ce courrier. Je n'ai que celui de vous renouveler mon attachement inaltérable. Non signé.