Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 27 novembre 1794

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Briançon

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Transcription

A la citoyenne Morand la jeune, à Machi commune de Chasselay.
Briançon, le 7 frimaire de l'an 3 de la république.

Ma petite lettre du 3, ma chère amie , m'aura vengé d'avance de la petite lettre que tu m'as écrite le 30 brumaire ; cependant puisque je suis toujours attrapé quand je vois une si petite lettre, j'aime mieux la recevoir, que pas du tout. Je la relis quelques fois de plus et comme j'ai toujours le bonheur d'y trouver quelque assurance de ta tendresse, je jouis du plus grand plaisir que je puisse éprouver séparé de toi. 

[...]

Où l'on découvre qu'Antoine incite Magdeleine à ne plus utiliser certain cachet, pour fermer ses lettres. Un cachet où apparaît un nom « que nous ne prononçons plus », qu'elle doit cacher ; que, pour la peine, il s'est fait infliger une amende par ses amis, et qu'il la lui fera payer ; où l'amende est motif à un clin d'œil sur le sens du mot payer :

Prends garde, la santé revient, et je ne m'en tiendrai pas sûrement à la faire payer une fois, je serai exigeant, tu seras complaisante, mais il ne faut pas se trop vanter et réparer le mieux qu'on pourra le temps perdu pour l'amour.

[...]

Je vois par la lettre d'Albine que tu as Victoire chez toi ; elle a autant qu'il m'en souvient le jugement faux, une éducation de pension et avec l'intelligence d'Albine je ne suis pas fort aise qu'elle soit toujours avec elle dans un moment où tes affaires ne te permettent pas de l'avoir avec toi comme à ton ordinaire.

[...]


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