Lettre d'Antoine à sa mère, Antoinette, Non daté, 1794
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Billet pour ma mère
Conservez chère et tendre mère, des jours si précieux à vos enfants ; que les soins d'une fille, la société d'une bonne sœur et les caresses de vos petits-enfants – quand vous pourriez vous rapprocher d'eux, vous attachent encore à la vie. Que ne puis-je mêler mes pleurs aux vôtres, et me livrer avec vous à la douleur qu'il faut que j'étouffe en ce moment pour conserver ma tête. Mais ce trait inattendu est entré trop profond pour pouvoir l'arracher jamais. Adieu ma tendre mère, sois sans inquiétude sur mon compte, vis pour continuer de m'aimer, et sois bien persuadée que jamais je n'ai cessé de te chérir et que ma tendresse durera autant que moi. Adieu adieu.