Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette, Vendredi 30 mars 1804

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Lyon

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Transcription

A Madame Morand Rue Brocherie à Grenoble.
9 germinal

Antoine explique qu'après les réparations du pont et la diminution de ses revenus, la perte de 600 livres de revenu sur cette action serait pour lui un grand dommage.

Se trouve, dans cette lettre, une feuille libre qui commence ainsi :

[...] Tout le monde est bien triste à Lyon et les circonstances ne sont pas favorables aux affaires de quelque genre qu'elles soient…………..

La pauvre Mad. Louise de Montherot vient de mourir après avoir accouché il y a 7 à 8 jours d'un enfant mort et qui paraissait âgé de cinq à six mois ; plusieurs de nos médecins et chirurgiens les plus instruits soutenaient qu'elle n'était point grosse, le contraire a été prouvé, mais ils soutenaient qu'elle avait un corps étranger dans la matrice et à cet égard ils ne se sont malheureusement pas trompés. Sa délivrance avait donné beaucoup d'espérance pour son rétablissement, mais le mieux qui en était résulté pour elle n'a pas duré ; elle est morte avant-hier ; hier soir j'ai assisté à son convoi, elle est généralement regrettée, sa mère et son m[caché par le tampon] sont au désespoir.

Ce dont je vous ai parlé relativement à al. n'a pas encore produit d'effet mais il faut du temps et de la patience.

Quant à Léo , il est question d'inoculer ou de vacciner, je tenais beaucoup au premier moyen ; le second est généralement employé et est bien tentant parce qu'il n'y a aucun danger et presque pas de maladie pour l'enfant. Dites-moi je vous prie ce qu'on en pense à Grenoble et surtout ce que vous en pensez ; ma femme a été convertie par les docteurs vaccinants et je ne voudrais pas qu'il résultât de mon opposition que nous ne prissions aucun moyen contre une si terrible maladie. J'embrasse ma tante , pardon de tout mon bavardage et de mon griffonnage. Agréez, chère maman , l'assurance de mon tendre et inaltérable attachement.


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