Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 25 avril 1802
Expedié depuis : Paris
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[...] J'ai reçu une lettre de ma mère qui me fait son compliment, elle me dit qu'elle vient de t'écrire pour un remède pour Albine ; il paraît d'après ce que m'a écrit Besson que les lettres que tu as écrites à ma tante renferment des choses qui contrarient ma mère ; tu sais combien je le suis souvent contre elle et que c'est toi qui dans les occasions importantes m'a ramené ; je désire bien ma chère amie qu'on te rende à cet égard toute la justice qui t'est due ; nous serons maintenant moins dans sa dépendance, il ne faut pas diminuer le mérite de tout ce que tu m'as engagé à faire et je t'invite bien à cesser de te plaindre vis-à-vis d'elle et des autres, pour moi je peux le faire sans le même inconvénient mais pour toi, on serait disposé à t'en faire une espèce de tort, cela pourrait aussi faire un mauvais effet vis-à-vis de nos enfants, personne ne peut apprécier comme moi (je l'espère) tes qualités et l'excellence de ton cœur, mais je suis fier des vertus et de l'amabilité de ma bonne amie et je désire que tous ceux qui la connaissent ne puissent jamais qu'applaudir à sa conduite dans tous les genres.
Je pense comme toi, ma chère amie , que nous ne dépenserons pas beaucoup plus. Je me trouve fort bien de la manière dont nous vivons, quelques dîners de plus peut-être à la ville et à la campagne, et la location de la remise pour nous l'assurer. Voilà je crois toutes les augmentations de dépense que nous serons dans le cas de faire mais je m'amuse à babiller quand je n'ai que le temps de te répondre sur les objets les plus essentiels de tes deux dernières lettres. [...]
J'ai été au pritannée (sic) et suis très content de tout ce que j'ai vu, nous en causerons beaucoup, il faut que James devienne un homme de mérite dans l'état qu'il embrassera et ait le courage de suivre sans peine la marche que je jugerai la plus convenable à son avancement ; il faut aussi que la petite maman se raisonne sur cet objet, c'est surtout pour eux que nous les aimons ces chers enfants et leur plus grand avantage nous dirigera toujours. [...]
Adieu ma tendre amie je t'embrasse de tout mon cœur quand pourrai-je t'embrasser de toutes mes forces. Ce sera vraisemblablement la dernière lettre à laquelle tu pourras me répondre ; cependant ne te presse pas de cesser. M. Galet aurait soin de me renvoyer celles qui ne me trouveraient plus ici et cela vaudrait mieux que de courir le risque d'être privé de cette consolation, si j'étais obligé de retarder de quelques jours. [...]