Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 9 mars 1802
Expedié depuis : Paris
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En vérité, ma chère amie , je ne sais pas pourquoi je vous écris car je ne suis pas du tout content de vous ; mais comme je sais la peine qu'on éprouve d'être si longtemps sans recevoir de nouvelles de ce qui nous est cher et que j'aime à croire que tu as encore pour moi quelque attachement, je ne veux pas t'exposer au mal que fait l'inquiétude. Peut-être t'ayant confié beaucoup d'affaires et toutes ennuyeuses, n'as-tu pas le temps de m'écrire souvent, peut-être trouves-tu triste de recommencer une correspondance aussi assidue, mais alors entendons-nous et annonce-moi qu'il faut renoncer à la douce habitude que je m'étais faite dans mon dernier voyage de recevoir de tes nouvelles au moins le 4ème jour, quand je serai prévenu j'attendrai sinon patiemment, au moins avec sécurité.
Ta dernière lettre est du 9. Elle m'est parvenue le 13, c'est aujourd'hui le 18. Hier je suis rentré à toutes les heures de la journée espérant trouver de tes nouvelles, mais en vain. J'espère bien que la journée ne passera pas sans que j'en reçoive mais comme ma dernière est du 14 j'ai toujours voulu t'écrire un mot pour te donner de mes nouvelles et te gronder. Je n'ai rien à te dire puisque je n'ai point d'affaire mais une dose d'ennui qui augmente chaque jour. [...]
Adieu ma chère amie je ne me porte pas trop bien depuis hier et ai bien besoin non pas d'un médecin mais d'une lettre de cette méchante femme qui non contente de s'être débarrassée de son mari et de l'avoir envoyé après inutilement à cent lieues d'elle, lui dispute et lui fait attendre avec impatience les consolations dont il a besoin ; cette méchante , je l'aime cependant de tout mon coeur et l'embrasse tendrement ainsi que ses enfants [...]