Lettre d'Antoine à sa mère Antoinette , 26 août 1801

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Lyon

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Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_35_2_1801_08_26_1.jpg
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Transcription

Adresse ?
Le 8, mercredi (8 fructidor 1801, de Lyon ou 26 août)

J'ai fait partir hier, ma chère maman , par la voiture de Grenoble une petite caisse à votre adresse, elle renferme un déjeuné en porcelaine blanc et or que je vous prie d'accepter ; veuillez bien en en faisant usage vous rappeler un fils qui gémit de se voir obligé par sa position gênée de vous fatiguer par des plaintes et des demandes.

A côté de la porcelaine est Mlle Léo , c'est une poupée que ma sœur m'avait chargé de lui apporter de Paris pour Louise  ; j'en avais fait faire deux absolument semblables, l'une s'appelle Louise et est restée à Eléonore , l'autre s'appelle Léo et est destinée à Louise  ; veuillez bien la donner de ma part, ma sœur permettra que je traite sa fille comme si elle était ma filleule et je ne veux point que cet objet entre dans les petites commissions faites pour mon beau-frère  ; vous voudrez bien lui dire que je lui enverrai son thé aussitôt que je l'aurai reçu ayant fait venir ma malle par une voie moins chère mais plus longue.

Il y a aussi deux gobelets de cristal l'un pour vous où est votre chiffre l'autre pour ma tante où est un C et un M. Cyprien Morand, j'aurais pu y faire mettre un B si je ne m'étais rappelé que ma tante a quelque fois envie de renier sa patronne qui n'est cependant pas toujours déplacée dans ce bas monde et est bien sûrement dans l'autre l'égale des autres saintes.

J'aurais bien désiré pouvoir vous rapporter de la capitale des choses plus dignes d'être offertes, mais je ne pouvais là-dessus, comme sur tant d'autres choses, me livrer à mes désirs et vous voudrez bien recevoir ces bagatelles comme une simple marque du souvenir et de l'attachement de votre fils ; croyez qu'il ne peut être heureux si vous ne l'êtes pas autant que vous pouvez l'être encore et qu'il est surtout désolé de se trouver si séparé de vous.

Ps. J'avais envoyé la caisse pour la faire peser comptant en payer le port, je joins ici le petit billet qu'on m'a envoyé au lieu du port de la caisse, j'espère que cela ne sera pas trop cher et que le volume ne donnera pas lieu à une taxe trop arbitraire ; j'embrasse ma tante et la prie d'embrasser maman de tout mon cœur. Je retourne ce soir à Machy, mais j'ai bien à faire ici et ne tarderai pas d'y revenir, le déplacement du préfet est bien malheureux pour mes affaires ; je connais cependant un peu le Cen[citoyen] Najar qui va le remplacer.


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