Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 22 mars 1801
Expedié depuis : Paris
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C'est au bruit du canon, ma chère amie , que je commence cette lettre, mais ce canon-là n'est pas effrayant, après [que] nous en avons entendu d'alarme ou portant la mort dans leur sein, le moment est enfin arrivé où ce son terrible frappe agréablement nos oreilles par les idées de paix et de bonheur qu'il nous rappelle ! Je viens de voir passer le cortège chargé de la proclamation, décadi prochain vous jouirez à Lyon de cet agréable spectacle, si les choses se passent comme ici, je voudrais bien m'y trouver pour voir le moine en costume et à cheval ce seront de tout le cortège ceux qui frapperont les plus mes regards. [...]
[...] Jaumes ne m'a point écrit et ces deux choses là
s'expliquent parce que Mayeuvre
veut une place au conseil général du département et qu'il imagine bien que
j'ai le même désir pour moi, il aura donc parlé à Jaumes pour lui ; le Préfet a
écrit une lettre très forte pour le recommander particulièrement et nonobstant les trois
premiers qu'il a désignés par sa prudente lettre ; au reste, rien n'est
encore
[...] Je rentre ma chère amie à onze heures du soir, et mes vœux n'ont pas été accomplis, je n'ai point de lettres de ma maîtresse et irai me coucher sans avoir eu le plaisir de recevoir de ses nouvelles mais non pas sans penser à elle. [...]
[...] Mayeuvre n'était pas du dîner parce qu'Allard et Caire en étaient, il ne paraît pas qu'ils aillent fort bien ensemble à ce que m'a dit la maîtresse de maison, mais elle est fort attachée au premier et je lui ai parlé franchement sur certain… en disant s'il n'y avait qu'une place je ne la disputerais pas à mon ancien, mais il y en a deux et me trouver avec lui est encore une raison de plus pour me la faire désirer. Il y a des gens au reste qui prétendent que ces conseillers ne sont pas fonctionnaires publics et que c'est une erreur de croire que cela place sur la liste ; je crois cependant le contraire mais peut-être ne suis-je pas fondé. [...]