Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, Non datée, brumaire 1796 ?
Expedié depuis : Lyon
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C'est de bien bonne foy, ma chère amie , que la vie que je mène séparé de toi me devient chaque jour plus insipide, en vain je chercherai le plaisir partout où tu n'es pas, je n'en attraperai pas même l'ombre et je ne peux le/te trouver qu'auprès de ma tendre et unique amie .
Ma mère me donne toujours bien du chagrin ; je suis un fils ingrat, elle répand des larmes, se livre au désespoir quand elle me parle de nos intérêts ; elle me trouve insensible, elle me paraît injuste et j'avoue qu'il est désolant d'être sans cesse tourmenté comme je le suis ; inutilement je forme le projet de ne plus m'en affecter, cela est au-dessus de mes forces et si je n'avais pas d'enfants, j'abandonnerais tout pour conserver un peu de tranquillité.
Il faut lui donner de l'argent, il faut par conséquent le prendre sur ce que je m'étais promis de ne pas toucher.
J'ai écrit pour le journal malgré cela tu seras quelques jours sans rien recevoir, mais pendant ce temps-là nous serons ensemble et nous nous en passerons, je te dirai que je t'aime et t'aimerai toujours bien tendrement et tu ne regardes pas ça comme une nouvelle ; depuis longtemps ce qui est nouveau ne rend pas heureux. Mille baisers à mes grands et petit enfants, samedi soir j'irai te trouver et j'espère que tu auras une occasion pour m'envoyer mon cheval.