Lettre de Magdeleine à l'oncle d'Antoine, 3 août 1796

Expéditeur : Magdeleine Morand
Expedié depuis : Lyon

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Transcription

Citoyen Morand, homme de loi à Briançon
A Lyon, le 16 thermidor L'an 4

L'une des rares lettres conservées de Magdeleine, écrite au lendemain du départ d'Antoine pour Paris. Elle signe Guilloud Morand Jouffrey.

Mon mari, monsieur et cher parent, est parti d'hier à Paris pour suivre l'affaire du pont, il serait bien à désirer qu'il obtînt prompte justice pour pouvoir faire de suite les réparations ; car sans cela ce bel ouvrage court risque d'être emporté cet hiver.

Nous nous sommes séparés avec peine ; depuis son retour de Briançon nous ne nous étions pas quittés, il faut savoir faire des sacrifices à l'intérêt de ses enfants, et d'ailleurs mon bon ami tient à cet objet pour une double raison ; il a fait à juste titre la gloire de son malheureux père.

La multiplicité de ses affaires les derniers jours de son départ l'ont privé du plaisir de vous écrire, je m'en suis chargée bien volontiers, et si vous aviez quelques commissions pour la capitale en m'en écrivant je les lui ferais passer et il s'en acquitterait bien volontiers. Vous avez j'espère reçu la lettre où il vous accusoit la réception de tous les objets que vous avez eu la bonté de lui envoyer et qui sont arrivés dans le meilleur état, et dont l'arrangement à dû vous donner d'embarras, il ne vous reste plus qu'un article, qui attendu la mauvaise position où sont les propriétaires, vous met dans le cas d'en avoir besoin ; mon mari vous a prié de saisir la première occasion sûre pour lui faire tenir cette somme ; il m'a chargée de vous le rappeler en vous priant de nouveau de vous conformer absolument aux articles de ses lettres, pour les objets dont il vous est redevable, il vous prie en cas que je ne fusse par ici de la remettre au bon ami Oddoux.

Nous parlons souvent de Briançon et de toutes les personnes qui lui ont rendu service dans ce pays là, vous êtes toujours à la tête avec les cousines ; nous ne pourrons jamais oublier toutes les obligations que nous vous avons, il serait bien satisfaisant pour nous, que vous voulussiez nous accorder un voyage ici ; et un de mes grands désirs est de pouvoir vous témoigner de vive voix les sentiments de reconnaissance avec lesquels je suis pour la vie.

Monsieur et cher parent

Guilloud Morand Jouffrey

Mille choses de ma part aux chères cousines, toute ma petite famille se porte bien.


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