Dialogue entre James et Albine pour la fête de la petite maman, 22 juillet 1796

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Archives municipales de Lyon, fonds Morand, FRAC069123_14II_028_X_0XX_1.jpg

Transcription

Dans un petit carnet sans titre on trouve une scénette composée par Antoine, mettant en scène James et Albine, à l'occasion de la fête de leur mère, datée du 22 juillet 96, ie le 1er thermidor, soit juste avant son départ pour Paris.

James : Il arrive sur la scène avec quelques fleurs de pré à la main, il en ramasse quelques autres qu'il joint à son bouquet et dit d'un air chagrin.

Je suis bien malheureux ! Je ne trouve pas de quoi faire un joli bouquet, toutes ces fleurs n'ont ni éclat, ni odeur, comment oser les offrir à ma petite maman ? Cependant c'est sa fête aujourd'hui... ma sœur et moi n'oublions jamais ce jour... c'est un si grand plaisir de saisir toutes les occasions de lui dire combien nous l'aimons !......

Albine s'est enfoncée dans la forêt, peut-être aura-t-elle trouvé quelques fleurs plus agréables... mais elle ne revient point... cependant c'est bien ici qu'elle m'a promis de venir me joindre (il appelle) Albine... ma sœur... voilà plus d'une heure que nous nous sommes quittés... mais j'entends du bruit, quelqu'un vient en courant à travers le feuillage, c'est sûrement elle.

Albine arrive un peu fatiguée et en courant.

Ah te voilà mon frère, je t'ai bien fait attendre n'est-ce pas, mais je n'ai pas perdu mon temps et je t'apporte de bonnes nouvelles.

Albine n'a pas rapporté de fleurs mais conte ses aventures à James : elle a rencontré une vieille dame au milieu du bois et a eu peur ; cette dernière l'a appelée par son nom, à son grand étonnement et lui a demandé de l'aide ; Albine l'a aidée à se lever et lui a donné le reste de son goûter. La vieille dame lui a alors dit que toute bonne action doit être récompensée et s'est transformée en belle dame aux boucles blondes dont la couronne « était formée de roses et de bleuets et de diamants et elle tenait à la main une baguette d'ivoire ». Albine rapporte les propos de la fée :

Je m'appelle la fée gracieuse, tu as voulu me rendre service, je veux m'en reconnaître, demande-moi tout ce que tu voudras et je te promets, foi de fée, que tes souhaits seront remplis.

Belle fée, ai-je répondu, ce que j'ai voulu faire pour vous ne mérite pas une récompense et les bontés de mes parents ne me laissent rien à désirer.

Cependant, c'est aujourd'hui la fête de notre petite maman, et mon frère et moi voudrions bien avoir un bouquet à lui offrir elle est si bonne cette maman, elle aime tant ses enfants que nous ne voudrions pas laisser passer un beau jour sans lui présenter des fleurs ; je cherche en vain dans le bois [...]

James :

« Ah tu avais bien raison, regarde celles que j'ai trouvées, elles ne sont pas dignes d'être présentées à Maman et je ne veux pas en faire un bouquet » (il les jette).

La fée lui dit alors d'aller suivre la biche blanche qui porte au cou une sonnette d'or et qui se trouve tout près ; elle mènera Albine et son frère à côté d'un buisson dans lequel se trouve une corbeille de fleurs qu'ils doivent impérativement prendre ensemble afin de la porter à leur « mère tendre ». Et la fée a disparu. James pense que sa sœur « lui fait des contes » mais se laisse convaincre.

Ils sortent tous les deux et ne tardent pas à revenir portant ensemble une corbeille où l'on voit des fleurs.

James est curieux de savoir ce qu'il y a dans le panier ; Albine le lui reproche et regrette de n'avoir pas « un couplet » à chanter à sa mère en lui offrant la corbeille : la bonne fée a pensé à tout et a laissé un papier.

James :

« Elle n'est pas mal (sic) cette bonne fée ; allons ma sœur essaie de chanter comme si Maman était là. »


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