Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, Non daté
Expedié depuis : Briançon
Facsimilés
Si le zoom ne fonctionne pas sur votre navigateur : cliquer sur l'imageTranscription
Tu me feras plaisir, ma chère amie , de lire cette lettre à peu près toute entière au citoyen Jocoul . Et d'après cela il décidera ; je serais bien aise entre nous, qu'il voulût choisir son enfant pour me remplacer, parce qu'il le f… volontiers, et que je serai sûr de retrouver ma place toute prête aussitôt que je voudrai la reprendre, ce qui sera peut-être plus difficile, s'il faut renvoyer quelqu'un qu'on aura fait passer ici exprès. Quelque besoin que j'aie de prendre l'air de la campagne et un peu de repos, tu sens bien qu'aussitôt que ma santé me le permettra je revolerai à mon poste.
Je ne suis pas très fâché pour toi, ma bien bonne amie , qu'une autre fasse tes démarches dans certaine affaire ; je sens cependant que tes soins auraient accéléré la décision et contribué beaucoup au succès, mais il paraît que la personne tient toujours beaucoup à ses idées ; quant à moi je regretterai pour mes enfants cette petite portion de fortune, mais je suis accoutumé à te tout devoir et tu m'as donné tant de preuves de ta tendresse que jamais je ne serai fatigué de l'idée de devoir mon aisance à ta fortune.
Je suis bien en peine du cousin et suis étonné qu'il ne prenne pas le parti de s'éloigner un peu, quoiqu'il n'ait sûrement rien à se reprocher, on ne peut se dissimuler qu'il y a contre lui une furieuse prévention. Il paraît que … est toujours vif, il faut cependant qu'il se corrige un peu de ce défaut et qu'il pense qu'un père de famille ne doit pas se conduire en jeune homme je suis cependant bien aise que tu sois parvenue à le tirer d'affaire ; j'imagine que le Maire ne t'en a pas su mauvais gré. [...]