Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 11 septembre 1794

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Briançon

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Transcription

A La citoyenne Morand la jeune.
Briançon, le 25 fructidor l'an 2 de la République une et indivisible.

J'ai reçu ma bien bonne amie , ta petite et ta grande lettre ; car jamais je n'emploierai le mot de longue pour ce qui me paraît toujours trop court.

La petite lettre de ma fille m'a fait grand plaisir, mais je t'invite bien à ne pas la laisser écrire encore enfin et surtout à l'empêcher d'écrire sans toi pour qu'elle ne se fasse pas une orthographe à sa manière ou à celle de nos bonnes, ce qui double ensuite les difficultés.

Je ne prends la place, ma chère amie , que pour que mon silence ne te tienne pas en peine ; je suis malade depuis environ quinze jours et maintenant mon œil est pris de manière à m'empêcher absolument d'écrire. Je suis ici dans les mains d'un très bon médecin, mes cousines mère et fille ont grand soin de moi et avec de la patience dont je n'ai pas beaucoup il faut espérer que mon indisposition ne sera pas très longue.

[...]

Tu diras bien à la bonne amie d'Albine que sans mon indisposition je n'aurais pas manqué de lui écrire, tes succès sont sûrement une grande consolation pour elle dans ses malheurs et je l'invite bien à en profiter un peu et à aller respirer le bon air avec ses petits amis.

[...] 

Quant au projet de notre vendeur d'aller à M.[achy] c'est à toi à juger si l'exécution en serait prudente et ne produirait pas de mauvais effets. 

[...]

J'embrasse mes bons petits amis et les invite à se bien amuser à la campagne, il m'est impossible de continuer, il m'est plus impossible encore de cesser de chérir tendrement ma bien aimée .


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