Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 21 juin 1794
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Que ta lettre chère amie du 23 me fait plaisir, elle est charmante, je la trouve des plus précieuses, juge de mon bonheur tu m'y permets de te tutoyer ha garde toi de te raviser, voilà qui est fait et pour toujours ; comment il est vrai que ma lettre t'a fait plaisir [...] ho chère amie si le fond de mon cœur t'était connu, que dirais-tu, si tu savais que mon amie occupe une bien grande place dans mon cœur ; souvent je gémis de t'obliger à recourir à une plume pour t'exprimer mes sentiments, mais que veux-tu il faut prendre patience ma mère m'a toujours dit que les femmes ne faisaient jamais leurs volontés ; elle avait ma foi bien raison, je croyais que c'était un dicton de mère mais je vois bien qu'elle en savait plus que moi, que j'ai de grâce à lui rendre elle m'a donné tant et tant de bons principes, que je suis heureux d'en avoir profité, oh comme je m'en trouve bien oui chère amie il faut que tu saches que depuis que je ne suis plus sous la tutelle de cette digne citoyenne, j'ai bien eu mes peines, et parfois du plaisir, mais ce dernier est toujours semé en si petite quantité, qu'on ne recueille presque jamais que la peine ; et cela en abondance ; mais j'ai, grâce à tous ceux qui m'ont donné l'éducation, un peu de raison ; ce qui me donne bien de la force pour supporter les ennuits (sic) ; et puis cet être suprême qui nous connaissons tous ; fait faire bien des choses ; tu ne savais pas chère amie encore que je savais m'exprimer énergiquement, oh cela m'arrive parfois surtout suivant les personnes desquelles je parle. [...]