Lettre d'Antoine à son épouse Magdeleine, 10 mai 1801

Expéditeur : Antoine Morand
Expedié depuis : Paris

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Transcription

N°28/ Sans adresse
Paris, le 20 floréal dimanche

[...] je t'avoue que ta lettre m'a donné bien de l'humeur et que je regretterai d'avoir eu cette idée par les désagréments que je trouve à avoir quelque chose à démêler avec de pareils gens, s'il n'était pas aussi simple que juste qu'elle ne fût venue. [...] Une chose qui m'impatiente aussi dans ta lettre c'est de voir que tu ne sais point encore quand tu m'écris, que la lettre du préfet est reçue à Paris depuis bien longtemps, j'en suis fâché parce que je sens que cela t'a fait faire bien des pas et des demandes inutiles. 

[...] mademoiselle la petite a écrit un mot dans cette longue lettre il faut encore en être bien fier car le bel ange est quelque fois un petit entêté. Au reste il s'est vengé de la peine de m'écrire quelques lignes en me donnant de grandes inquiétudes, je te laisse en juger, voilà comme elle termine : « ses intérêts exigent qu'il redevienne promptement minou de province. »

Vous voyez Madame minette que ce n'est pas une plaisanterie et quand cet avis se joint à un lit jaune et à un grand mal à la tête, vous sentez qu'un minou qui n'a pas encore pris l'insouciance des minous de Paris, est furieusement triste et inquiet. Bien des choses à Titi .

 [...] une autre fois madame minette aura beau faire, le minou ne partira pas et si on persiste il griffera bien fort et ira ensuite sous la plus haute gouttière de Machy pour y être tranquille, ce dont il est le plus jaloux, après toutefois l'attachement de sa minette .


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