
Accueil > Un réseau social étendu
« ... Il faut ou pouvoir vivre très indépendant, ou se concilier les gens en place, c’est une chose nécessaire sous tous les gouvernements », écrit Antoine. Au-delà du cercle très étroit des correspondants à qui l’on confie ses ambitions les plus secrètes, il existe un second cercle, très large, des relations qu’on visite lorsque l’on est à Paris, avec lesquelles on se rend à Tivoli ou au théâtre, celles qu’on sollicite pour un dossier, qu’on invite à Lyon pour un « dîner de veuve », ou chez qui l’on va souper. Antoine se rend à Paris pour obtenir un doublement du péage, ou une exemption d’impôts afin de financer les réparations du pont. Il passe ses journées à faire des visites aux Lyonnais et Grenoblois influents, tels que Louis Vitet, député du Rhône au conseil des Cinq-cents, qui est également son médecin à Paris ; ou Jean Bérenger, député de l’Isère au Conseil des Cinq-cents. Il fait également agir les amis proches du pouvoir, comme le frère aîné du conseiller d’Etat Emmanuel Crétet, ou bien Jacques-Fortunat Savoye de Rollin, allié avec les banquiers grenoblois Périer.
On dénombre à peu près 340 individus, dont un tiers de femmes, dans la correspondance entre Antoine, Magdeleine et Antoinette. Les seuls que le couple considère comme de vrais amis sont M. et Mme Sain-Rousset (Sain-Rousset est le maire de la division sud de Lyon entre 1799 et 1803).