Lieux de vie


Lieux de réception

Lieux d'écriture

Retrouvez les cartes dynamiques et la géolocalisation de tous les lieux d'écriture et de réception des lettres →

← Les descriptifs ci-dessous replacent dans leur contexte ces lieux de vie à travers l'histoire familiale et sociale d'Antoine et Magdeleine Morand ↓

 

Lyon, autour de la place Louis-le-Grand (place Bellecour) : quartier des aristocrates

 

N°66, rue Chalier / rue Saint-Dominique :

Coordonnées géographiques : 45.75932 4.832713

Jean Antoine et Antoinette Morand ont d’abord vécu aux Brotteaux dans la maison qu’ils y ont bâtie, la « paisible ». Après l’avoir vendue, ils choisissent de se rapprocher de Bellecour, en louant un appartement au n° 66 de la rue Saint-Dominique. C’est cette rue qu’on rebaptise rue Chalier, en hommage au « martyr de la République » guillotiné le 17 juillet 1793. C’est l’actuelle rue Emile Zola.

 

N°9, rue du Plat

Coordonnées géographiques : 45.758826 4.829757

Antoine et Magdeleine Morand de Jouffrey se sont installés près de la place Bellecour, au n° 9 de la rue du plat.

 

Rue des Deux Maisons

Coordonnées géographiques : 45.758311 4.829736

Après la mort de Jean Antoine, ils s’installent dans l’appartement de la rue Saint-Dominique. Quelques années plus tard, après la mort d’Albine, leur fille aînée, ils choisissent de louer un appartement dans le même quartier, rue des deux maisons.

Afficher la place Saint-Louis, et ces trois adresses sur une carte actuelle de Lyon.


 

Lyon, Le Pont Morand

1775 : Le pont remplace les bacs et trailles sur le Rhône

Jean Antoine reçoit l’autorisation, en 1771, de construire un pont sur le Rhône. Ouvert en 1775, il permet aux Lyonnais de franchir le fleuve à moindre frais : le péage est d’un tiers moins cher que celui perçu par les « trailles ». C’est le point de départ du développement de la ville vers sa partie orientale. Dans les premières années, il est un moyen d’accès aux « promenades » et aux agréments que la presqu’île n’offre pas. Il est également l’unique moyen d’accéder aux propriétés rurales de l’hospice des malades, et à quelques manufactures de papiers peints et de toiles peintes. Le pont sera démonté au moment du siège de la ville, à l’été 1793, de la main même de Jean Antoine Morand, son constructeur. Il prétendra, au moment de son procès, l’avoir fait sous la menace du général de Précy, chef de la rébellion, pour empêcher les troupes républicaines de pénétrer dans la ville par l’est. Cet acte lui coûtera la vie : il sera guillotiné en janvier 1794.

Le pont est à la fois solide et fragile : conçu pour résister aux glaces charriées par le Rhône, notamment par l’indépendance de chacune de ses 17 arches, sa facture de bois oblige à de constantes réparations. Il sera détruit en 1885 et remplacé par un autre pont en 1890.

Il s’appellera successivement « pont saint Clair », « pont rouge », « pont de bois », « pont affranchi » et même « pont des victoires », en 1794.


 

Lyon, Les Brotteaux

Le mot « Broteau » désigne, selon le patois local, une île de la plaine du Rhône. A l’époque d’Antoine, on commence à épeler Brotteaux au pluriel, et avec deux t. Il s’agit d’une bande de terre d’un kilomètre de large, qui longe la rive gauche du Rhône. Cette bande appartient en grande partie aux Hospices civils de Lyon. Sur cette bande, Jean Antoine et Antoinette Morand ont acheté une parcelle qu’il nomment « pré Morand ». Leur projet est de la lotir et de créer un parc d’attraction comprenant un « grand Caffé », une « grande bascule », des « charriots tournants », une « chambre noire », un « Tir pour le pistolet », un « amphithéâtre pour serpent sauteur » et enfin, une « Nouvelle montagne » en face de la montagne russe existante. En raison notamment de l’opposition des Hospices, leur projet n’aboutira pas.

Au moment du siège les Brotteaux sont saccagés. C’est là qu’on exécute un grand nombre de personnes au moment de la répression. Aux yeux des Lyonnais, ils deviennent un « champ d’horreur et de tristesse ». Il faudra quelques années avant qu’ils ne soient ouverts de nouveau aux loisirs. Ce sera en partie l’œuvre d’Antoine et Magdeleine Morand.

«...tous les Lionnais (sic) que je trouve ici ne cessent en voyant les différents jardins qui abondent à Paris de s’étonner qu’il n’y en ait pas dans ce genre aux Brotteaux et je tiens bien à l’extension de mon projet... » Paris, le 2 juin 1801, Lettre d’Antoine à Magdeleine

Jean Antoine Morand avait, dès l’origine, souhaité faire des Brotteaux un lieu de promenade et d’amusement. C’est de là que le 19 janvier 1784, Joseph de Montgolfier, Jean Villard et Pilâtre de Rozier réalisent l'un des premiers vols habités de « ballon aérostatique ».

Saccagés pendant la Révolution, les Brotteaux sont réaménagés par Antoine et Magdeleine Morand de Jouffrey, qui l’ornent de tilleuls. On y trouve des guinguettes, des spectacles de foire et des salles de danse pour le peuple. On y a même établi, selon un témoin de l’époque, « un théâtre propre aux exercices des danseurs sur la corde, aux combats d’animaux, à des tours d’équitation. Des troupes ambulantes d’histrions y donnent quelquefois des représentations. A l’imitation de la capitale, ce petit amphithéâtre porte le nom de Cirque olympique. Près de là sont des pavillons, d’où l’on descend en traîneau par des galeries qu’on appelle, les unes Montagnes françaises, et les autres, Montagnes russes. » F.-M. Fortis, Voyage pittoresque et historique à Lyon,... Paris, 1821.

Lorsqu’en Antoine se rend à Paris, il n’oublie jamais d’aller admirer les illuminations du jardin de Tivoli (anciennement Folie-Boutin, sur l’emplacement actuel de la gare Saint Lazare), un immense parc d’attractions pour adultes. C’est pour suivre cette « vogue » que Lyon se dote, elle aussi, de son propre « jardin de Tivoli » aux Brotteaux.

Le succès est au rendez-vous. On compte, dans les années 1820, 30 à 40 000 personnes qui franchiront, chaque dimanche et jour de fête, le pont, après péage.


 

Machy, pomme de discorde

Château de Machy. Commune de Chasselay au Mont d'Or

Coordonnées géographiques : 45.758826 4.829757

Après son mariage avec Honoré Boeuf de Curis, Albine met au monde une petite fille, Azélie. Quelques mois plus tard, en juillet 1807, sans jamais avoir recouvré sa santé, elle décède. Les conséquences de cette mort vont, comme celle de Jean Antoine, se répercuter sur la vie familiale bien au-delà de ce qu’on pourrait imaginer. Ce ne sont pas seulement les sentiments liés à la perte de l’être aimé qui sont touchés. Ce sont également ceux qui concernent ce qu’on pourrait appeler « les émotions patrimoniales ». Autrement dit, ce n’est pas l’héritage d’Albine qui est en cause et crée des conflits : c’est ce que sa disparition entraîne quant aux liens des vivants avec les lieux où elle a vécu. La pierre et le sang ont partie liée.

Après la mort d’Albine, Magdeleine quitte Antoine pour se réfugier à Grenoble auprès d’Antoinette, sa belle-mère. Elle y restera plusieurs semaines, pendant lesquelles les deux époux vont connaître leur première dispute épistolaire. Magdeleine souhaite vendre Machy, qui lui rappelle trop sa fille. Comme Antoinette qui, après la Révolution, était prête à se séparer des Brotteaux, Magdeleine n’accorde pas de valeur symbolique au patrimoine : ni l’une ni l’autre n’est prête à tous les sacrifices pour le transmettre à James. Antoine, au contraire, attache une grande valeur à ce qui, par la propriété, se transmet de père en fils. C’est ainsi qu’il s’oppose vigoureusement à toute velléité de vendre l’héritage familial. Quitte à aller au conflit.

La propriété est plus qu’un bien matériel. Dans la société, elle confère un statut ; dans la famille, elle désigne le détenteur de l’autorité. Elle a d’autant plus de valeur qu’elle vient du père, attestant ainsi, par la pierre, de la transmission de ces qualités qu’on suppose encore, pour une large part, héritées : la noblesse, la dignité, le sens de l’honneur. Enfin, à une époque où tant a volé en éclats, par la Révolution, Antoine s’arrime à la pierre comme à la seule assurance qu’il lui reste d’une forme d’éternité.


 

Château de Champvieux

Château de Champvieux, à Saint Germain au Mont d'Or

Coordonnées géographiques : 45.8825 4.802778

Le château de Champvieux appartenait à la famille Mayeuvre de Champvieux ; c'est dans ce château qu'Antoine fut mis en nourrice.


 

La Grenoble des Nobles

Rue Brocherie

Coordonnées géographiques : 45.1929296 5.730674000000022

C'est le lieu d'habitation d'Antoinette Morand et de sa belle soeur Barbe, après le décès de Jean-Antoine.

Place aux Herbes

Coordonnées géographiques : 45.1929813 5.729803299999958

La place aux herbes précède la rue Brocherie : c'est là qu'habitait Eléonore de Besson, fille d'Antoinette et de Jean-Antoine Morand.

Afficher ces deux adresses sur une carte actuelle de Grenoble

rue des Prêtres, Maison du Puy Saint Vincent


 

Briançon

Coordonnées géographiques : 44.896389 6.635556

Briançon, terre d'exil

Dès l’arrestation de son père, Antoine a pris le chemin de l’exil pour se rendre à Briançon, où des cousines l’hébergent. Durant 14 mois, il y occupe un emploi dans l’armée. En raison de sa fuite, les scellés sont posés sur le château de Machy. Ses lettres à sa mère, transmises par l’intermédiaire d’amis sûrs, gardent les traces de la peur dans laquelle vit la famille, depuis l’exécution de Jean Antoine et, plus généralement, la répression contre « ville affranchie ». C’est ainsi qu’il s’adresse à la « bonne maman d’Albine » comme s’il était un ami de la famille, et non le fils de la destinataire, la vouvoie et parle de lui à la troisième personne et sans épeler son nom en entier («j’ai fait part à Ant.»).

Durant tout l’exil, Magdeleine demeure entre l’appartement de Lyon, rue du Plat, et Machy. Non sans mal, elle parvient à faire lever les scellés sur la propriété : elle doit prouver sa bonne foi républicaine, obtenir les preuves de la conduite civique d’Antoine dans l’armée des Alpes, un certificat de non rébellion délivré par la commune de Chasselay, un avis motivé du district de la campagne, etc. Antoine, de loin, observe non sans surprise son épouse prendre le « gouvernail du vaisseau familial ». Prompt à s’enthousiasmer de ses talents, il l’encourage à continuer, même après son retour. C’est ainsi qu’il écrit, deux ans après, alors qu’il a dû se rendre à Paris pour les affaires du pont : «ah que je suis heureux ma bonne amie d’avoir une femme entendant les affaires et ne craignant pas de s’en occuper, je suis si paresseux qu’il est vraiment difficile de s’en former une idée, il n’y a absolument que les affaires des autres qui puissent me décider à la surmonter et encore il m’en coûte bien.»


Paris

 
 

Rue de richelieu, Hôtel ménars

Coordonnées géographiques : 48.868071 2.3381168999999318

Un des hôtels du deuxième arrondissement, où demeure Antoine Morand de Jouffrey pendant ses séjours de travail à Paris.

Sur la carte ci-contre, on peut voir la rue de Richelieu sous le repère n°21.

 

Rue du Mail, Hôtel de Portugal

Coordonnées géographiques : 48.8672301 2.343632800000023

Un des hôtels du deuxième arrondissement, où demeure Antoine Morand de Jouffrey pendant ses séjours de travail à Paris.

Sur la carte ci-contre, on peut voir la rue du Mail sous le repère n°57.